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RDC : des opposants empêchés de manifester devant la commission électorale

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Des leaders de l’opposition congolaise ont été empêchés jeudi par la police de se rendre devant le siège de la commission électorale nationale (Ceni) où ils avaient prévu de manifester contre le « chaos électoral » qui s’annonce, selon eux, en République démocratique du Congo, a constaté une équipe de l’AFP.

Tôt le matin, des policiers anti-émeute déployés en nombre ont bloqué les accès vers la Ceni, située sur le Boulevard du 30 juin, une des principales artères de Kinshasa. Conduits par les opposants et candidats à la prochaine présidentielle Martin Fayulu, Matata Ponyo, Moïse Katumbi et Delly Sesanga, les manifestants ont tenté à plusieurs reprises d’avancer vers les barrières métalliques dressées par les forces de l’ordre mais ont été à chaque fois repoussés.

Des échanges entre les leaders politiques et des responsables de la police ont duré au moins trois heures, sans compromis. Les manifestants « n’ont pas un memorandum, ni un document », à déposer à la Ceni, « nous n’avons pas reçu l’ordre de la hiérarchie » de les laisser passer, a expliqué à l’AFP un officier de police sous couvert d’anonymat.

Des manifestants ont enflammé des pneus sur la chaussée et entonné des chants hostiles au président Félix Tshisekedi. Ils ont aussi lancé des pierres ou des bouteilles en plastique en direction de la police, qui les a repoussés à coups de matraques ou en avançant avec des véhicules dans la foule, la poussant à se disperser.

Au moins deux hommes qui formaient une ceinture de protection autour de Moïse Katumbi ont été brutalisés par la police. L’un d’eux a été blessé au visage. L’opposition manifeste contre « un processus [électoral] chaotique que Monsieur Tshisekedi et les siens veulent rééditer pour 2023, le peuple dit non! », a déclaré à la presse Delly Sesanga.

La présidentielle est prévue le 20 décembre et Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019, est candidat à sa réélection. Une précédente manifestation de l’opposition avait été réprimée samedi à Kinshasa par la police, répression condamnée par l’ONU, l’Union européenne ou encore l’épiscopat congolais.

Mardi, l’opposant Katumbi avait été empêché de se rendre dans la province du Kongo-central (ouest). Devant la presse mercredi, le ministre congolais de l’Intérieur, Peter Kazadi, a accusé des leaders politiques de chercher, avec des « manifestations non autorisées », à « provoquer des violences et des tueries pour les mettre sur le dos du gouvernement ».

« Le gouvernement, garant de l’ordre public et de la paix sociale, n’entend pas se laisser intimider », a-t-il ajouté. L’opposition a affirmé son intention d’organiser des manifestations chaque jeudi à Kinshasa.

AFP

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