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Soudan du Sud : malgré des progrès, l’application de l’accord de paix est incomplète

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Au Soudan du Sud, quelques gains politiques ont été engrangés ces derniers mois malgré la pandémie de Covid-19, les parties en conflit ayant notamment réussi à former un gouvernement de transition, a expliqué mardi le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, David Shearer, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

Mais ce constat n’occulte pas une crise alimentaire aigue, marquée par la détresse de 7,5 millions de Sud-Soudanais, confrontés à une famine imminente, a relevé de son côté le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock. 

Venu présenter au Conseil de sécurité le dernier rapport en date du Secrétaire général sur la situation au Soudan du Sud et les activités de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS), qu’il dirige, M. Shearer, a noté que tous les postes aux niveaux des États fédérés et des comtés avaient été pourvus et que 9 gouvernements sur 10 étaient en place. 

« Le Conseil des ministres se réunit et la plupart des institutions nationales fonctionnent », s’est-il félicité.   

Cependant, il s’est dit préoccupé par le fait que les dispositions transitoires visant à unifier les forces de sécurité nationales soient au point mort, tandis que persiste l’impasse au sujet de la nomination du gouverneur du Haut-Nil. Or, la vacance de pouvoir au niveau local complique la lutte contre la violence intercommunautaire, s’est alarmé le chef de la MINUSS, en rappelant que plus de 2.000 civils ont perdu la vie au cours d’affrontements.

En outre, la concurrence pour des ressources rares comme les pâturages et l’eau, qui polarise agriculteurs et éleveurs de bovins pendant la migration, laisse augurer d’une éventuelle résurgence de l’instabilité à l’approche de la saison sèche, a mis en garde le Représentant spécial. 

Sur le plan humanitaire, l’insécurité alimentaire aiguë touche plus de la moitié de la population à cause des déplacements provoqués par les conflits, de graves inondations, l’aggravation de la situation économique causée par la pandémie de Covid-19.

La violence, principale moteur de l’insécurité alimentaire

Abondant en ce sens, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a prévenu que 5 à 10% de la population de cinq comtés dans les États de Jongleï, Ourrap et Bahr el Gahzal risquent d’être touchés par la famine d’ici à juillet 2021. 

La violence demeure l’un des principaux moteurs d’insécurité alimentaire dans le pays, a expliqué Mark Lowcock, en notant qu’au cours du premier semestre de cette année, quatre vagues successives de violences avaient secoué Jongleï et la zone administrative du grand Pibor et provoqué le déplacement de près de 160.000 personnes. Dans l’État de Ourrap, où trois comtés frôlent la catastrophe, environ 100.000 personnes ont fui entre mai et juin 2020. 

M. Lowcock a souligné que cette année, 7,5 millions de Sud-Soudanais, soit plus de 60% de la population totale du pays, nécessiteront une aide, un chiffre qui risque d’augmenter. Déjà, plus d’un million d’enfants âgés de moins de 5 ans seront mal-nourris, soit le chiffre le plus élevé depuis quatre ans, s’est-il désolé.

« Les familles n’ont plus d’autre choix que de dépendre de l’assistance alimentaire pour leur survie ou de recourir à des pratiques préjudiciables » et « les filles risquent d’être forcées à un mariage précoce ou de quitter l’école, sans aucune possibilité de retour », a-t-il anticipé. 

Nous devons faire davantage, a exhorté M. Lowcock. Loin d’être pleinement financé, le Plan de réponse humanitaire pour le Soudan du Sud est de 2  milliards de dollars, a-t-il rappelé aux membres du Conseil de sécurité. Un financement rapide est essentiel, a-t-il insisté, en prévenant que les besoins risquent de s’accroître avec la saison sèche, début 2021.

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