En Mauritanie, plus de 22 000 ménages vont bénéficier d’un nouveau projet de développement conçu pour renforcer la résilience climatique des maraîchers féminins, valoriser les produits agricoles et augmenter les revenus des femmes rurales. Il s’agit du « Projet de promotion de chaînes de valeur agricoles sensibles au genre et de l’entrepreneuriat féminin en soutien au Programme d’appui à la transformation agricole en Mauritanie » (PCVASGEF-PATAM).
Ce projet qui constitue une opération d’adaptation aux changements climatiques et de promotion de l’inclusion, sera mis en œuvre à la faveur d’un don de 17 millions d’euros, accordé à la Mauritanie par la Banque africaine de développement (BAD). Il va couvrir quatorze communes dans les régions du Brakna et du Trarza (ouest) considérées comme parmi les plus vulnérables du pays. La vulnérabilité y affecte plus particulièrement les femmes, a indiqué la BAD.
« Ce projet constitue un levier important de la transformation agricole en Mauritanie. Il va impulser l’autonomisation des femmes, la productivité, la production et le conditionnement de légumes. Il favorisera la constitution de pôles et de bassins locaux de production maraîchère en toute saison, permettant ainsi d’éviter les ruptures de production au niveau national », a expliqué la responsable pays de la BAD pour la Mauritanie, Malinne Blomberg.
Les principales réalisations du projet portent sur des aménagements structurants et résilients et la mise en valeur de périmètres maraîchers destinés aux femmes (1 014 hectares répartis dans 321 petites unités modulaires de deux à quatre hectares, ainsi que 4 500 hectares de cuvettes en décrue améliorée), a expliqué la BAD. En outre, il est prévu de construire et d’équiper douze plateformes intégrées (centres polyvalents de promotion des activités féminines connectés à l’Internet) et deux unités de conditionnement et de stockage de légumes ainsi que six marchés locaux de légumes.
Le projet prévoit la promotion de la culture entrepreneuriale féminine (mise en place des startups innovantes, des jeunes entrepreneurs, processus d’agrégation, etc). Il prévoit également le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne de valeur de maraîchage, l’appui à l’organisation et à la structuration des organisations féminines (près de 205 coopératives maraîchères féminines), ainsi que la mise en place de douze caisses d’épargne et de crédit agricole.
Ainsi, il permettra d’améliorer la sécurité alimentaire et de renforcer la résilience des ménages, en particulier les franges vulnérables (femmes et jeunes) par la mise en place de systèmes d’irrigation innovants et efficients, la promotion de l’utilisation de l’énergie solaire, la transformation agricole, l’accès aux marchés et la montée en gamme des chaînes de valeur. Selon la BAD, le projet touchera directement près de 22 200 ménages et indirectement près de 90 000 personnes.
dpa