Des habitants d’un quartier de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, ont barricadé mercredi les routes, paralysant toutes les activités, pour protester contre le meurtre de quatre personnes, dont deux adolescents, tués dans la nuit par des bandits armés, a constaté une équipe de l’AFP.
Des poteaux électriques ont été arrachés pour bloquer toute possibilité de circulation des taxis-motos et des bus dans ce quartier de la capitale du Nord-Kivu, ont constaté deux journalistes de l’AFP.
Des jeunes en colère occupaient les rues en condamnant “l’inaction des autorités face à ces tueries qui durent” depuis le début de l’année et qui ont fait au moins sept morts en six jours, sans que l’identité des assaillants ne soit connue.
“Le soir, un véhicule a déposé des gens qui sont entrés dans un point de recharge de téléphone, ont tiré sur le propriétaire, un adolescent qui tentait de fuir a été atteint à la tête, ensuite ils ont tiré sur une femme qui vendait ses légumes à l’extérieur”, a témoigné à l’AFP Yannick Choukourou présent lors de la fusillade.
Un adolescent criblé de balles
“Dans leur fuite, un adolescent qui a crié au voleur dans une maison voisine a été criblé de balles”, a-t-il encore ajouté. Trois autres témoins présents interrogés par l‘équipe de l’AFPont donné une version semblable des faits.
“Comment peut-on faire preuve d’autant d’incapacité à maitriser des criminels qui tuent des enfants?”, a tempêté entre deux sanglots Janvier Katembo, l’oncle d’un des adolescents tués.
“La police est arrivée après trente minutes. Ils n’ont pas osé poursuivre les bandits armés et ont rebroussé chemin”, a encore déploré M. Katembo. Aucune autorité n‘était disponible pour répondre aux sollicitations de l‘équipe de l’AFP.
Au moins dix personnes ont été tuées par des bandits armés dans des braquages ou au hasard dans les rues de Goma depuis mars. Les autorités n’ont arrêté ni donné l’identité des assaillants.
Repaire de milices et groupes armés, la province du Nord-Kivu est en proie à une forte insécurité depuis plus de deux décennies.
AFP