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Mali : un premier responsable écroué pour la répression meurtrière de 2020

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La justice malienne a écroué vendredi un commandant de force spéciale antiterroriste pour le rôle présumé qu’il a joué en juillet 2020 dans la répression sanglante de la contestation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé depuis, a-t-on appris de source judiciaire.

Le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, à la tête des forces spéciales antiterroristes au sein de la police, est la première personnalité placée en détention dans ces investigations lancées en décembre 2020. D’autres officiers mais aussi des personnalités civiles ont été entendus, a indiqué un magistrat proche de l’enquête s’exprimant sous le couvert de l’anonymat en raison du secret de l’instruction. Ces investigations sont sensibles.

Elles soulèvent la question de la mise en cause éventuelle de plus hautes personnalités, civiles ou non, dans une période de profonde incertitude politique, après deux coups d’Etat en un an et alors que les militaires au pouvoir ont jusqu’alors prêché publiquement la réconciliation.

« Tous les syndicats de la police condamnent cette arrestation parce qu’il (Oumar Samaké) a des chefs qui lui ont donné des instructions et qui doivent en répondre », a dit à l’AFP Bougouna Baba, un responsable du Syndicat autonome de la police.

Le 10 juillet 2020, après des semaines de mobilisation contre le président Keïta, une manifestation à l’appel du Mouvement du 5 juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) opposé au président Keïta avait dégénéré en plusieurs jours de troubles à Bamako. L’opposition a fait état de 23 morts, et l’ONU de 14 manifestants, dont deux enfants, tués pendant la répression.

Les journalistes de l’AFP avaient vu à plusieurs reprises des hommes encagoulés vêtus de noir, arme automatique à la main à l’arrière de pick-ups dans les rues de Bamako, sans marque distinctive. Ils avaient été communément identifiés comme des membres des forces antiterroristes. Leur emploi à des tâches de maintien de l’ordre avait suscité l’indignation.

Le président Keïta a fini par être déposé le 18 août par un groupe de colonels, toujours au pouvoir aujourd’hui. Ils se sont engagés à rendre le pouvoir aux civils après des élections en février 2022. Ils ont marginalisé le M5-RFP, bien que l’actuel Premier ministre Choguel Kokalla Maïga ait fait partie du mouvement.

AFP

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