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Éthiopie : plus de 50.000 personnes déplacées par des combats dans le nord

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Plus de 50.000 personnes ont été déplacées par des combats dans une région située au nord de l’Ethiopie, a annoncé une agence onusienne, une dizaine de jours après le début d’affrontements entre des combattants des régions du Tigré et de l’Amhara.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces nouveaux déplacés interviennent après les affrontements armés dans la ville d’Alamata et les woredas (subdivision administrative, ndlr) de Raya Alamata, Zata et Ofla depuis les 13 et 14 avril.

« Le nombre de personnes déplacées des villes rurales d’Alamata, dans le nord de l’Éthiopie, vers les woredas voisins de Kobo, dans la zone de Wello Nord, et de Sekota, dans la zone de Wag Hamra, est passé à plus de 50.000 », a indiqué l’OCHA, dans un rapport publié lundi soir, citant les autorités locales. Il s’agit de trois fois plus que les 15.000 personnes initialement signalées le 16 avril.

Femmes, enfants et personnes âgées

Environ 42.000 d’entre eux ont fui vers le sud, notamment autour de la ville de Kobo, et 8.300 vers la localité de Sekota au nord, détaille l’OCHA, en soulignant que la majorité des personnes déplacées sont « des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées ».

Alamata et les districts voisins se situent dans la zone de Raya, contestée entre les régions du Tigré et de l’Amhara, où des affrontements entre des combattants de ces deux groupes ethniques ont éclaté il y a une dizaine de jours.

Selon l’OCHA, la plupart des personnes déplacées cherchent toujours refuge au sein de la communauté d’accueil. Dans le même temps, les autres s’abritent dans une zone ouverte du site industriel de Gara Lencha, à quelque trois kilomètres de la ville de Kobo, exposée aux éléments pendant cette saison des pluies de printemps et d’hiver.

Situation calme dans les villes d’Alamata, Woldiya et Kobo

Face à cet afflux, la réinstallation de certaines des personnes déplacées serait en cours selon les partenaires sur le terrain, et une mise à jour sera publiée dès que de plus amples informations seront disponibles.

Selon l’OCHA, au 22 avril, la situation sécuritaire dans les villes d’Alamata, Woldiya et Kobo restait « calme à la suite de l’intervention des forces fédérales ». Dans cette zone, le transport commercial se poursuit sur la route entre Alamata et Kobo et a repris sur la route entre Alamata et Maichew. Les services publics tels que les banques ont également repris.

Toutefois, « des rapports indiquent que la route entre Weldiya (zone de Wello Nord) et Sekota (zone de Wag Hamra) n’est pas considérée comme sûre par les partenaires humanitaires, un incident de sécurité ayant été signalé le 18 avril ». « Par conséquent, les partenaires humanitaires ne sont pas en mesure d’évaluer la situation des personnes déplacées à Sekota et dans les environs », a détaillé l’Ocha.

Des réponses pas à la hauteur des besoins croissants

Plus largement, si de premières aides humanitaires ont été déployées par le gouvernement fédéral et des ONG locales, « les réponses ne sont pas à la hauteur des besoins croissants ». « La situation humanitaire est désastreuse et des milliers de femmes et d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire importante pour survivre ».

Sur le terrain, l’OCHA coordonne les activités humanitaires avec ses partenaires du Comité permanent interorganisations, afin d’assurer une meilleure coordination et d’intensifier la réponse. De plus, le Fonds humanitaire pour l’Éthiopie (EHF) s’adresse aux partenaires de mise en œuvre pour qu’ils envisagent d’assouplir les programmes existants afin de répondre immédiatement à l’évolution de la situation.

A noter que le mercredi 17 avril dernier, les autorités régionales de l’Amhara avaient accusé le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et de « violer l’accord de Pretoria », demandant que ces forces « quittent rapidement les zones qu’elles contrôlent ».

La veille, le président de l’administration intérimaire du Tigré, Getachew Reda, avait évoqué sur le réseau social X des « événements dans le sud du Tigré, et d’autres territoires occupés », selon les rapports des médias.

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