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Soudan du sud : Amnesty dénonce « une nouvelle vague de répression »

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Amnesty International a dénoncé vendredi « une nouvelle vague de répression » par les autorités du Soudan du Sud depuis un appel à des manifestations pacifiques contre le pouvoir de ce pays miné par la violence, la corruption et la pauvreté.

L’ONG relève une « augmentation des arrestations arbitraires et d’autres mesures » après que la Coalition du peuple pour l’action civile (PCCA), regoupement de militants, d’universitaires, d’avocats et d’anciens responsables gouvernementaux, a appelé fin juillet à des manifestations pacifiques le 30 août dans le pays pour réclamer la démission du gouvernement.

Les autorités ont interdit ces manifestations, initiatives de la société civile inédites dans l’histoire du plus jeune pays du monde, indépendant depuis 2011. Les organisateurs ont finalement renoncé à cette journée de contestation pacifique, dissuadés notamment par un déploiement massif de forces de sécurité dans la capitale Juba.

Des militants de la PCCA ont également indiqué à l’AFP avoir choisi de se cacher par peur de représailles des autorités. « Nous assistons à l’émergence d’une nouvelle vague de répression au Soudan du Sud visant les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique », a déclaré le directeur régional d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est et australe, Deprose Muchena, dans un communiqué.

Avant et après le 30 août, « les autorités ont arrêté des militants de la société civile et un homme politique et fermé une station de radio et un groupe de réflexion universitaire », énumère notamment ce communiqué. A la veille de la manifestation et durant la journée du 30 août, internet a été perturbé, rappelle également Amnesty, qui « soupçonne (…) une tentative délibérée des autorités de faire dérailler les manifestations ».

L’UE, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège ont également condamné dans un communiqué commun « les récentes mesures prises par le gouvernement, notamment les menaces d’utiliser des balles réelles contre des manifestants pacifiques, le harcèlement de journalistes et d’organisations médiatiques, les arrestations de représentants de la société civile et l’intimidation de citoyens sud-soudanais ».

Ils ont appelé le gouvernement à « protéger les droits des citoyens du Soudan du Sud à exprimer leurs opinions de manière pacifique, sans crainte d’être arrêtés ». Dix ans après son indépendance, le Soudan du Sud demeure dans une situation extrêmement fragile.

Selon l’accord de paix de 2018, Salva Kiir et Riek Machar, qui se sont affrontés durant une guerre civile qui a fait 400.000 morts en cinq ans, participent au pouvoir dans un gouvernement d’union nationale, le premier en tant que président et le deuxième en tant que vice-président. Mais ce gouvernement est sous la menace constante des luttes de pouvoir qui retardent la mise en application de l’accord de paix et alimentent la violence endémique et la crise économique.

AFP

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