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Tigré : un bilan encourageant après deux mois de paix, selon Paris et Berlin

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Les cheffes de la diplomatie française et allemande ont jugé jeudi « positif » le bilan dressé après un peu plus de deux mois de paix au Tigré, suite à l’accord qui a mis fin au conflit dans cette région du nord de l’Ethiopie.

« C’est un bilan positif que nous encourageons à continuer », a déclaré Catherine Colonna lors d’un point presse avec son homologue Annalena Baerbock. « Les hostilités ont cessé, de l’aide a pu rejoindre les régions qui n’en avaient pas reçu (….) il y a un début de remise d’armement (de la part des rebelles du Tigré, ndlr) », a déclaré la ministre française.

Elle a insisté sur l’importance de la mise en place d’une justice transitionnelle pour punir les exactions qui ont eu lieu pendant ce conflit qui a duré deux ans. « Je suis d’accord avec tout ce qu’a dit ma collègue », a déclaré Mme Baerbock.

Arrivées jeudi, les deux cheffes de la diplomatie ont rencontré le Premier ministre éthiopien. Elles doivent encore s’entretenir, durant ce voyage de deux jours, avec les ministres des Affaires étrangères et de la Justice ainsi que des représentants de l’Union Africaine et des défenseurs des droits de l’Homme.

Elles ont également visité un centre de distribution du Programme alimentaire mondial (PAM) pour constater la mise en oeuvre d’un don ukrainien de 50.000 tonnes de blé à l’Ethiopie et la Somalie, dont Paris et Berlin ont financé l’acheminement à hauteur de 14 millions d’euros chacun.

– « Arme » des céréales – Mmes Baerbock et Colonna ont à cette occasion fustigé l’action du président russe Vladimir Poutine qui, selon elles, utilise « les céréales comme une arme de guerre ». L’Ukraine, l’un des greniers à blé du monde, n’a pas été en mesure d’acheminer pendant des mois ses céréales vers des pays comme l’Ethiopie, en raison de l’invasion russe.

La guerre fratricide au Tigré a déplacé plus de deux millions d’Ethiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, accentuée par la pire sécheresse qu’a connu la région depuis des décennies.

Après l’accord de paix, l’acheminement de l’aide humanitaire a repris progressivement et les services de base (électricité, banque, transport…) sont lentement restaurés. Mais des habitants et des travailleurs humanitaires de diverses parties du Tigré ont affirmé récemment à l’AFP que pillages et persécutions se poursuivaient dans la région.

Principale question en suspens: le retrait de l’armée érythréenne qui a apporté une aide décisive à l’armée éthiopienne pendant le conflit. Ce pays qui borde la frontière nord du Tigré n’était pas présent aux discussions de Pretoria où a été signé l’accord du 2 novembre.

Autre point de crispation: la partie du Tigré occidental envahie par les forces de la région éthiopienne voisine Amhara. Rattachée administrativement au Tigré, cette zone fertile est revendiquée comme « terre ancestrale » par les nationalistes amhara qui en font un casus belli.

La corne de l’Afrique et l’Ethiopie en particulier font partie des partenaires prioritaires pour l’UE, alors que la Chine avance ses pions dans la région, comme l’a illustré la visite en début de semaine à Addis Abeba du ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang.

Ce déplacement conjoint des deux ministres est par ailleurs un « marqueur symbolique fort », avant les célébrations le 22 janvier des 60 ans du Traité de l’Elysée, scellant la réconciliation franco-allemande.

AFP

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