Le Tribunal spécial résiduel pour la Sierra Leone a déclaré mercredi avoir accepté la demande de libération conditionnelle d’un ancien chef rebelle condamné en 2009 à 25 ans de prison pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Augustine Gbao, 72 ans, ancien chef du Front révolutionnaire uni (RUF), purge actuellement sa peine à la prison de Mpanga pour des actes notamment de terrorisme, d’extermination, de meurtre, de viol et d’esclavage sexuel.
En Sierra Leone, pays d’Afrique de l’Ouest, voisin de la Guinée-Conakry et du Liberia, quelque 120.000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers ont été mutilées en une décennie de guerre civile (1991-2001) marquée par toutes sortes d’atrocités.Le RUF régnait en terrorisant les populations civiles par des meurtres de masse, des viols en série et des mutilations.
« L’ancien commandant du RUF, Augustine Gbao, s’est vu accorder une libération anticipée conditionnelle, avec un délai de trois mois », a déclaré le tribunal dans un communiqué publié mercredi.
Le juge Kamanda a estimé que l’ex-chef rebelle s’était « bien comporté » en prison et qu’il avait manifesté des remords.Pendant ces trois mois, M. Gbao doit « suivre une formation spécifique axée sur sa compréhension et son acceptation de la responsabilité du préjudice qu’il a infligé par ses crimes », a ajouté le tribunal, établi en 2002 et siègeant à La Haye.M. Gbao sera ensuite autorisé à purger le reste de sa peine dans sa communauté de Blama, ville de la province de l’Est, en Sierra Leone, sous réserve d’une surveillance étroite et de conditions strictes. Il doit notamment présenter ses excuses à la radio et à la télévision auprès des victimes de ses crimes et du peuple sierra-léonais.
Le Tribunal spécial résiduel pour la Sierra Leone a par ailleurs rejeté mardi la demande de l’ancien président et chef de guerre libérien Charles Taylor – condamné en 2012 à 50 ans d’emprisonnement pour des crimes commis en Sierra Leone – d’être transféré de sa prison britannique dans un autre pays pour le prémunir du coronavirus.
AFP