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Mauritanie : un député d’opposition libéré à la veille du second tour des législatives

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Le leader anti esclavagiste Biram Dah Abeid, député d’opposition, a été remis vendredi matin en liberté après deux jours passés aux mains de la police à la veille d’un second tour des législatives sans enjeux, le parti au pouvoir étant déjà sûr d’avoir la majorité.

« Il a bien été libéré très tôt ce matin et a retrouvé sa famille », a indiqué à l’AFP son avocat, Cheikh Ould Hindi. Il avait été arrêté mercredi au lendemain d’une déclaration où il contestait les résultats des élections législatives, régionales et municipales du 13 mai et dénonçaient des irrégularités.

Le parti El Insaf, du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani au pouvoir depuis 2019, est sorti grand vainqueur avec 80 sièges de députés. Une dizaine de formations membres de la mouvance présidentielle en ont obtenus 36, et l’opposition 24 dont neuf pour sa principale formation, le mouvement islamiste Tewassoul.

Biram Dah Abeid, deuxième de la dernière présidentielle mais dont la formation n’est pas autorisée, a été élu député il y a cinq jours pour le parti Sawab, d’obédience nationaliste arabe, avec qui il a fait une alliance pour les élections. Il dénonce notamment la poursuite de l’esclavagisme en Mauritanie. « Si ces élections sont maintenues, les Mauritaniens libres prendront les armes. Je le dis, moi qui suis pacifiste, parce que je ne mens pas au peuple », avait dit M. Biram lors d’une conférence de presse avant d’être arrêté le lendemain. Les responsables de l’opposition s’étaient aussitôt mobilisés, réclamant sa remise en liberté « immédiate et sans condition » et « la reprise du vote du 13 mai, entaché d’irrégularités et de fraude » lors d’un meeting jeudi soir. « L’attitude du pouvoir nous ramène plusieurs décennies en arrière et constitue l’arrêt de mort de la démocratie » a estimé Messaoud Oud Boulkheir président de l’APP, l’un des grands perdants de ce vote. Plusieurs partis traditionnels de l’opposition comme l’APP, le RFD d’Ahmed Ould Daddah et l’UFP de Mohamed Ould Moloud ont été éjectés de la nouvelle Assemblée nationale. Le second tour des élections législatives samedi doit pourvoir 36 postes de députés, deux systèmes ayant cours en fonction du type de circonscription. Outre son écrasante victoire dès le Premier tour aux législatives, le parti a remporté également les 13 conseils régionaux en jeu et gagne dans 165 communes sur 238. L’élection présidentielle doit avoir lieu en 2024.

AFP

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