Des négociations sont en cours au Nigeria pour obtenir la libération de 42 personnes – professeurs, élèves et proches – enlevées mercredi dans un pensionnat, notamment via un imam envoyé à la rencontre des ravisseurs, ont annoncé vendredi les autorités locales.
Des hommes armés avaient attaqué dans la nuit de mardi à mercredi un pensionnat public d’enseignement secondaire de Kagara, dans l’Etat nigérian du Niger, tuant un étudiant et emmenant avec eux 27 élèves, trois professeurs et 12 membres de familles du personnel, selon les autorités de l’Etat.
Cet nouvel enlèvement de masse intervient deux mois après le rapt de 344 adolescents dans un pensionnat de Kankara dans l’Etat de Katsina, libérés après une semaine de captivité, à l’issue de négociations.
Le Nord-Ouest et le centre du Nigeria sont la proie de bandes criminelles – dénommées sous le terme générique de « bandits » – qui multiplient enlèvements contre rançon et vols de bétail.
Ces bandes criminelles sont motivées par l’appât du gain, mais certaines ont tissé des liens avec les groupes jihadistes présents dans le Nord-Est.
« Des discussions sont en cours (avec les ravisseurs) et des multiples stratégies ont été mises sur pied », a déclaré vendredi le commissaire à l’Information de l’Etat du Niger, Muhammad Sani Idris.
Les autorités locales ont autorisé un imam, Ahmad Gumi, à rencontrer les membres du gang armé, pour participer aux efforts de libération.
« Beaucoup de ces bandits prétendent être musulmans et nous avons même amené des ouvrages islamiques à leur intention », a expliqué M. Idris. »Certains d’entre eux commencent à revenir à la raison et exprime des remords ».
Aucune demande de rançon n’a été formulée et aucune ne sera payé, a-t-il affirmé.
Quelques heures après l’attaque, le président nigérian Muhammadu Buhari avait ordonné aux forces de sécurité de « ramener immédiatement tous les captifs indemnes » et l’armée et la police ont affirmé jeudi traquer les ravisseurs.
Le gouverneur de l’Etat du Niger Abubakar Sani Bello a rencontré l’imam Gumi après son entretien avec les ravisseurs.
« Nous voulons les ramener par tous les moyens.Nous faisons tout notre possible », a déclaré M. Bello à la presse. »Nous faisons tout ce que nous pouvons, beaucoup a été fait, donc je pense que nous arrivons à l’étape finale ».
Le rapt de Kankara en décembre avait provoqué un émoi mondial et ravivé le souvenir de l’enlèvement par le groupe jihadiste Boko Haram de plus de 200 jeunes filles à Chibok (Nord-Est), en 2014.
AFP