Trois personnes ont été tuées et deux grièvement blessées vendredi soir dans un attentat-suicide perpétré par une adolescente dans le nord-est du Nigeria, où le groupe jihadiste Boko Haram a récemment intensifié ses attaques, ont affirmé à l’AFP des sources humanitaire et sécuritaire.
« Nous avons évacué trois cadavres et deux personnes grièvement blessées », a déclaré à l’AFP Abubakar Mohammed, un travailleur humanitaire, après l’attentat-suicide survenu dans la ville de Konduga, à 38 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, dans l’Etat du Borno.
La kamikaze, qui aurait environ 17 ans, a activé ses explosifs au milieu d’un groupe d’hommes réunis à côté du domicile d’un chef local, a déclaré Ibrahim Liman, responsable d’une milice pro-gouvernementale, qui a communiqué à l’AFP le même bilan.
Cet attentat-suicide porte la marque du groupe jihadiste Boko Haram, qui utilise des femmes kamikazes pour mener des attaques contre des civils dans cette région depuis le début de l’insurrection en 2009.
L’année dernière, 30 personnes avaient été tuées par trois kamikazes de Boko Haram dans la même ville de Konduga. L’attaque de vendredi intervient une semaine après l’enlèvement de centaines d’enfants et d’adolescents par des criminels pour le compte de Boko Haram dans le nord-ouest du pays, région pourtant située à des centaines de kilomètres du bastion du groupe jihadiste.
Vendredi, 344 de ces garçons ont été libérés après négociations avec les autorités et ont retrouvé leur famille, mais le nombre de victimes encore aux mains des ravisseurs restait flou samedi.
Ce rapt massif a ému la planète entière, et ravivé le souvenir de l’enlèvement par Boko Haram de plus de 200 jeunes filles à Chibok en 2014. Fin novembre, le groupe jihadiste avait également tué au moins 76 agriculteurs qui travaillaient dans un champs non loin de Maiduguri, l’attaque la plus violente cette année contre des civils, selon l’ONU.
Boko Haram et sa branche dissidente, le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), ont fait plus de 36.000 morts en dix ans de conflit et deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
AFP