Connect with us

Actualité

Kenya: une commission propose de réformer la constitution dans un climat politique tendu

Published

on

Une commission kényane préconise de remanier la Constitution, créant notamment un poste de Premier ministre, selon un rapport rendu public mercredi dans un contexte d’effervescence politique avant la prochaine élection à hauts risques de 2022. 

Ce document final, dont une première ébauche avait été publiée en novembre 2019, a été remis mercredi au président Uhuru Kenyatta, en présence de l’ancien opposant Raila Odinga, allié au pouvoir depuis mars 2018, mais en l’absence du vice-président William Ruto, opposé à cette réforme et marginalisé au sein du gouvernement.

Née à la suite de la « poignée de main » surprise entre MM. Kenyatta et Odinga, cette commission a été chargée de trouver des solutions pour mettre fin aux tensions post-électorales mais ses travaux ont aussi tendu la vie politique.Outre une myriade de mesures allant du soutien à la jeunesse jusqu’à la protection des données, son rapport final propose de créer un poste de Premier ministre, deux postes de Premier ministre adjoint, et un poste de leader de l’opposition.

« Les fonctions du Premier ministre devront être de coordonner et de superviser les fonctions du gouvernement », dit ce rapport remis officiellement mercredi mais dont les principales conclusions étaient déjà connues.

Désigné par le président au sein du parti majoritaire, le Premier ministre pourrait être destitué par le chef de l’Etat ou par l’Assemblée nationale.

Ces modifications de l’organisation de l’Etat nécessiteront de réformer la Constitution actuelle, introduite en 2010 après les violences post-électorales de 2007-2008 (plus de 1.100 morts) et qui instauré au Kenya un régime présidentiel.

A deux ans de l’élection présidentielle de 2022, les efforts de MM. Kenyatta et Odinga pour voir ces réformes adoptées ont nourri la suspicion qu’ils souhaiteraient par ce biais se partager le pouvoir.

A 58 ans, M. Kenyatta exerce son deuxième et dernier mandat mais rien ne l’empêche d’être à l’avenir Premier ministre, tandis que M. Odinga, 75 ans, a déjà concouru quatre fois pour la présidence. La possible alliance entre les deux hommes, un kikuyu et un luo, aurait aussi pour conséquence d’écarter William Ruto, un kalenjin, qui s’était vu promettre d’être le candidat du parti présidentiel en 2022.

« Ceci n’est pas un document contre un individu, contre une communauté, c’est un document pour 50 millions de Kényans », s’est défendu Uhuru Kenyatta lors de la cérémonie de remise du rapport, à Kisii (Ouest), un fief de M. Odinga.

« Ce n’est pas le moment de créer des divisions, c’est le moment pour chacun de nous de montrer du leadership, c’est le moment d’unir notre pays », a-t-il ajouté.

Mercredi, le président Kenyatta a laissé entendre que cette réforme constitutionnelle serait soumise à référendum.

Le calendrier s’annonce très serré compte tenu du « bourbier juridique » qu’une telle réforme va constituer, pointait récemment auprès de l’AFP un diplomate occidental.

AFP

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com