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De retour du Tchad, la cheffe de l’UNFPA dénonce les violences sexuelles liées aux conflits

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De retour d’une visite au Tchad, la cheffe de l’agence des Nations Unies chargée des questions de santé sexuelle et reproductive, Natalia Kanem, a appelé à augmenter l’aide humanitaire à ce pays et dénoncé les violences sexuelles et sexistes dans les camps de réfugiés, en provenance notamment du Soudan.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, mardi, au Siège de l’ONU à New York, Mme Kanem a insisté sur les cas de violences sexuelles et sexistes subis par les femmes de la région – soit dans leur pays d’origine en proie aux conflits, qu’elles ont fuis, soit dans les camps tchadiens où elles ont trouvé refuge. 

Lors de son récent séjour au Tchad, Mme Kanem a écouté de « très durs » témoignages de femmes et de filles, y compris celui d’une jeune fille de 13 ans lui ayant raconté une agression sexuelle commise « par un voisin ». 

La « face émergée de l’iceberg »

Elle a écouté ces témoignages dans l’un des huit centres spécialisés du Tchad, où les femmes et les filles peuvent recevoir une aide médicale, psychosociale et juridique. 

Ces centres traitent les cas de violences sexuelles et sexistes, y compris le viol et les cas de stress post-traumatique, a rapporté la Directrice exécutive de l’UNFPA.

Ce sont souvent les femmes plus jeunes qui rapportent des cas de violences sexuelles et sexistes, a poursuivi Mme Kanem, dont l’expérience de médecin lui dicte qu’il s’agit seulement de « la face émergée de l’iceberg, puisque les victimes se manifestent rarement ». 

1 million de réfugiés au Tchad

« Pourquoi parler du Tchad ? Parce que ce pays risque de sombrer dans l’oubli, alors qu’il fait face à de multiples défis et urgences humanitaires. En proie à l’instabilité, il subit l’impact de changements climatiques qui ne sont pas de son fait », a rappelé la cheffe du FNUAP.

L’ONU a lancé un appel à contribution de 921 millions de dollars pour le Tchad mais seulement un quart de cette somme a été récoltée, a regretté Mme Kanem, qui a réclamé davantage de soutien. 

« La communauté internationale doit augmenter l’aide humanitaire au Tchad et dans les pays de la région, pas seulement pour répondre à l’urgence mais pour bâtir des sociétés plus résilientes », a-t-elle enjoint. 

Pays comptant parmi les plus pauvres du monde, le Tchad accueille pourtant 1 million de réfugiés, y compris 500.000 ayant fui le Soudan ces six derniers mois, la plupart étant des femmes et des enfants. Plus de 40% de la population se trouve dans le besoin d’une assistance humanitaire. Une personne sur 17 vivant au Tchad est un réfugié, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Le Tchad, État hôte entre hospitalité et « fatigue »

Mme Kanem a rapporté que Mahamat Idriss Déby et Saleh Kebzabo, respectivement Président de la République et Premier Ministre, lui ont déclaré « faire tout leur possible pour accueillir les réfugiés » mais aussi que la « fatigue » se faisait sentir en tant qu’État hôte, du fait de leurs propres problèmes déjà très importants, avec, notamment, un taux de mortalité maternelle élevé et une forte insécurité alimentaire. 

« Tout en se montrant hospitaliers, ils m’ont aussi franchement demandé comment augmenter les financements pour le pays d’accueil. Au sud du Tchad, la République centrafricaine est proche, le Cameroun également », des pays d’où, avec le Soudan, proviennent de nombreux réfugiés.

Mme Kanem a enfin rendu hommage aux femmes de la société civile tchadienne pour leur abnégation et leur travail en faveur de la protection et de l’autonomisation des femmes. 

Au cours de sa visite, la Directrice exécutive de l’UNFPA a aussi « rencontré des femmes engagées dans la construction de la paix » qui lui ont enseigné que « le destin de l’humanité n’est pas entre les mains des hommes tenant des bombes, mais entre celles des femmes et de leurs alliés de la paix ».

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