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Dans le nord-est du Nigeria en crise, les autorités restreignent l’aide humanitaire

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Les autorités du nord-est du Nigeria, région en proie à une grave crise humanitaire, ont confirmé jeudi à l’AFP avoir interdit les distributions d’aide alimentaire aux personnes déplacées par un conflit jihadiste et récemment réinstallées dans leurs communautés.

« Aucune organisation partenaire, qu’elle soit locale, nationale ou internationale ne sera désormais autorisée à distribuer de la nourriture ou d’autres biens dans aucune des communautés récemment réinstallées à travers l’Etat », a écrit le gouverneur du Borno, Babagana Umara Zulum, dans une lettre écrite le 6 décembre et consultée par l’AFP.

Le porte-parole du gouverneur, Isa Gusau, a confirmé jeudi à l’AFP par email l’authenticité de cette lettre, adressée aux organisations humanitaires. Dans l’Etat du Borno, où sévit une insurrection jihadiste depuis douze ans, 2,4 millions de personnes sont menacées par la faim, selon les Nations Unies, qui prévoient qu’elles seront 3,5 millions l’année prochaine.

Cette interdiction de distribution de nourriture concernent les personnes ayant récemment quitté les camps de déplacés où elles avaient trouvé refuge pour se protéger des attaques, sur ordre du gouvernement qui veut encourager les populations à retourner dans les villages et aux champs.

L’objectif du gouvernement est d’éloigner « les gens des distributions humanitaires pour les remplacer par leur autonomisation en leur redonnant la dignité d’acheter leur propre nourriture et de déterminer leur avenir », selon cette lettre. Mais les travailleurs humanitaires au Nigeria qui s’efforcent de fournir de l’aide à plus de huit millions de personne ont fait part à l’AFP de leurs vives inquiétudes.

Dans les zones où les déplacés se sont réinstallés, « l’accès aux terres reste volatile, et d’ici la prochaine récolte, nous nous demandons comment ils vont survivre », a déclaré un haut responsable d’une ONG internationale qui a requis l’anonymat.

Selon de nombreuses ONG, certaines des zones concernées par ces réinstallations ne sont pas sûres, car les jihadistes du Groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) continuent de lancer des attaques meurtrières. L’Iswap est devenu le groupe jihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria, multipliant les attaques d’ampleur contre l’armée nigériane.

Il a consolidé son contrôle dans cette région depuis la mort en mai du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, dans des affrontements entre les deux groupes rivaux. Depuis le début de la rébellion islamiste radicale de Boko Haram en 2009 dans le nord-est du Nigeria, le conflit a contraint près de deux millions de personnes à quitter leur foyer.

AFP

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