Les tremblements de terre ont encore baissé d’intensité depuis vendredi dans la ville de Goma, évacuée face au risque d’une nouvelle éruption du volcan Nyioragongo, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté un photographe de l’AFP.
Entamée vendredi, la baisse des secousses, en fréquence comme en intensité, a continué d’être observée pendant la nuit de vendredi à samedi à Goma.Dans un grondement sourd, le sol et les murs des maisons ont continué à trembler, mais à intervalles plus distancés. Peut-être une fois par heure environ, alors qu’au plus fort de leur intensité il y a deux jours, les secousses se succédaient en moyenne toutes les dix minutes, suscitant la psychose et la panique dans la population.
Les mesures, diffusées presque en temps réel sur Twitter, du Rwanda seismic monitor (RSM), organisme scientifique du Rwanda voisin qui surveille ces tremblements de terre, confirment cette décrue, avec des séismes tournant pour la plupart autour d’une magnitude de 2 à 3. En grande partie vidée de ses habitants, Goma était particulièrement calme en ce début de weekend.
Les principaux boulevards du centre-ville sont presque déserts. Il y a quand même quelques véhicules, mini-bus, voitures et taxis-moto. Les gros 4X4 blanc siglés des ONG, habituellement omni-présents, ont en revanche complètement disparu de la circulation. Des enfants en haillons traînent par grappes ici et là. La grande majorité des commerces reste fermée, quelques boutiques plus modestes sont ouvertes ici et là pour les badauds, avec une sono qui crache déjà de la rumba congolaise à tue-tête.
A bien des égards, l’ambiance est similaire à un banal et tranquille dimanche matin.Pour la première fois depuis l’éruption du 22 mai, il fait très beau, et seul le sommet du Nyiragongo, à l’horizon au nord de la ville, reste noyé dans les brumes.
Plusieurs centaines de milliers de personnes avaient fui la ville jeudi, dans la panique et le plus grand désordre, après un ordre d’évacuation « préventive » lancée jeudi à l’aube par les autorités. Près de 400.000 personnes sont actuellement déplacées, dans la province voisine du Sud-Kivu, la région voisine du Masisi et plus au nord. Quelques milliers de personnes ont également trouvé refuge au Rwanda.
AFP