La Cour de cassation a décidé mardi de libérer Nabil Karoui, chef d’un parti libéral arrivé second à la présidentielle de 2019 en Tunisie, après plus de six mois en détention provisoire dans une affaire de blanchiment d’argent, a indiqué son avocat.
La Cour semble avoir considéré que M. Karoui, 57 ans, chef du parti Qalb Tounès membre de la coalition gouvernementale, avait passé plus de temps en détention provisoire que le maximum autorisé par la loi, selon son avocat Nazih Souii.
Me Souii a précisé à l’AFP que M. Karoui n’avait pas encore quitté la prison. Ce dernier s’était mis le 5 juin en grève de la faim pour protester contre son maintien en détention provisoire après l’expiration le 5 mai de la durée maximale légale, qui est de six mois en Tunisie.
Fondateur de la principale chaîne privée tunisienne Nessma TV, qui appartient en partie à Silvio Berlusconi, M. Karoui est poursuivi depuis 2017 dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent et fraude fiscale. Arrêté en 2019, il avait alors passé plus d’un mois en prison en pleine campagne électorale, ce qui avait laissé craindre une instrumentalisation de la justice.
Libéré, il a été de nouveau été arrêté en décembre dernier, et se trouve depuis en détention préventive pour la même affaire. M. Karoui, dont le programme pour la présidentielle était axé sur l’anti-islamisme et la lutte contre la pauvreté, avait été largement battu par Kaïs Saïed, universitaire néophyte en politique, sur fond de rejet des élites au pouvoir depuis la révolution de 2011.
AFP