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Somalie: échec des discussions pour la tenue d’élections

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Des discussions entre le gouvernement somalien et les Etats régionaux sur la tenue d’élections se sont achevées sans accord, à quelques jours de l’expiration du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé « Farmajo », a-t-on appris de sources concordantes. 

Ce pays de la Corne de l’Afrique confronté à la rébellion des Shebb, islamistes radicaux affiliés à Al-Qaïda, devait initialement organiser des élections présidentielle et législatives avant le 8 février.

« Le gouvernement a proposé de négocier pour régler toutes les questions en discussion mais certains frères ne l’ont pas compris et ont refusé de les résoudre », a déclaré le ministre de l’Information Osman Abukar Dubbe aux journalistes à Mogadiscio vendredi soir, accusant « certains dirigeants » d’avoir tenté d’abuser de la volonté « d’ouverture » du gouvernement.

Dans une déclaration devant le Parlement, le chef de l’Etat Mohamed Abdullahi Mohamed, candidat à sa réélection, a affirmé que son administration avait « fait des compromis sur tout » pour tenter d’obtenir un accord de dernière minute, lors de discussions avec les dirigeants régionaux à Dhusamareb, à quelque 400 kilomètres (250 miles) au nord de la capitale Mogadiscio.

« J’espérais, en nous réunissant là-bas, une sorte d’engagement, mais malheureusement cette perspective ne s’est pas concrétisée », a déploré le président « Farmajo ».

« Il y a encore de l’espoir. Nous avons accepté d’aller de l’avant et de prendre des rendez-vous pour de nouvelles discussions, afin de résoudre notre différend qui a causé cet obstacle et ce retard », a-t-il assuré.

Il a cependant accusé le Jubaland et le Puntland, deux des cinq régions semi-autonomes de la Somalie, de ne pas avoir fait de compromis et d’avoir sabordé un accord antérieur pour organiser des élections législatives et présidentielles fin 2020 et début 2021.

En septembre, il avait conclu un accord avec les dirigeants des cinq régions semi-autonomes et le maire de Mogadiscio pour tenir ces élections avant la fin de son mandat. Mais le processus s’est enlisé dans les désaccords entre le gouvernement fédéral de Mogadiscio, soutenu par la communauté internationale, et certains de ces mêmes États régionaux.

Une des principales pommes de discorde est la tenue des élections à Gedo, dans le sud-ouest de la Somalie, à la frontière avec le Kenya, dans la région du Jubaland, théâtre récemment de combats meurtriers entre troupes nationales et locales.

Le dirigeant du Jubaland, Ahmed Madobe, a accusé vendredi « Farmajo » d’avoir rejeté toutes les options proposées pour l’organisation du vote à Gedo en exigeant qu’il se tienne dans les mêmes conditions qu’ailleurs, « ce que le Jubaland a refusé ».

« La responsabilité de l’échec pour la tenue d’élections consensuelles repose uniquement sur le président Farmajo », a accusé le bureau de M. Madobe dans un communiqué.

« Nous avons déjà demandé au président de cesser de s’ingérer dans le processus électoral et de se concentrer sur sa campagne, mais en vain », a par ailleurs déclaré M. Madobe.La communauté internationale, dont l’ONU et l’Union africaine (UA), a de nouveau appelé jeudi au respect de l’accord de septembre, mettant en garde contre « tout processus parallèle ou d’élections partielles » qui représenterait selon elle « un recul ».

En vertu du complexe système électoral somalien, des délégués issus de la myriade de clans et sous-clans constituant la population désignent les parlementaires, qui choisissent ensuite le président.

Bien que similaire aux précédentes élections, en 2017, ce scrutin promet un peu plus de représentativité, avec cette fois 27.775 délégués, soit pratiquement le double.Le fragile gouvernement fédéral contrôle seulement une partie du territoire, malgré le soutien de la force de l’UA en Somalie (Amisom).

AFP

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