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Somalie : après des violences, des habitants fuient la capitale Mogadiscio

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Des habitants pris entre forces pro-gouvernementales et combattants pro-opposition fuyaient mardi certains quartiers de la capitale somalienne Mogadiscio, où les deux camps consolidaient leurs positions, deux jours après des affrontements qui ont fait trois morts. 

Mogadiscio est le théâtre de violences politiques inédites depuis des années, après que les élections, prévues pour se tenir avant février, ont été reportées et que le président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, a vu son mandat prolongé de deux ans.

L’impasse électorale s’est transformée en affrontements armés dimanche soir entre forces gouvernementales et combattants alliés à l’opposition, qui installaient des barrages dans plusieurs quartiers de Mogadiscio.

Trois personnes – deux policiers et un combattant de l’opposition- ont été tuées, selon un bilan de la police lundi. Les combats ont cessé mais la tension restait vive mardi dans certains quartiers de la capitale où chaque camp tenait ses positions.

Craignant que la ville ne plonge dans les combats urbains, des habitants fuyaient, entassant leurs biens dans des pousse-pousse ou des charrettes tirées par des ânes. »C’est une situation horrible à laquelle Mogadiscio est confrontée aujourd’hui. Les gens fuient leur maison à cause de cette tension militaire accrue », explique Saïd Ali.

Des habitants de Siigaale, un quartier du sud de Mogadiscio, ont indiqué que des renforts de l’opposition étaient arrivés dans la nuit et s’étaient installés non loin des positions des forces gouvernementales. La tension montait dans la capitale depuis la fin du mandat du président Farmajo, qui a expiré le 8 février sans que des élections puissent être organisées.

Le 12 avril, le Parlement a voté une loi prolongeant son mandat de deux ans dans l’attente de l’organisation d’un scrutin, à la fureur de l’opposition. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit lundi « profondément préoccupé » et les Etats-Unis, allié-clé du pouvoir somalien, ont mis en garde contre de possibles sanctions si les négociations électorales ne reprenaient pas.

Selon des analystes, cette crise politique pourrait voir les forces de sécurité somaliennes se fragmenter selon des logiques claniques. En 1991, la chute du régime militaire de Siad Barré avait précipité la Somalie dans une guerre des clans, dont les milices se sont notamment affrontées durant des années dans les rues de Mogadiscio même.

Le pays, longtemps privé de gouvernement central, est également confronté depuis plusieurs années à la rébellion islamiste des shebab, affiliés à Al-Qaïda.

AFP

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