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Sirops suspects en Gambie : le président ordonne des mesures après la mort d’enfants

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Le président gambien Adama Barrow a ordonné vendredi soir des mesures de protection contre l’importation de médicaments non conformes et la création d’un laboratoire de contrôle, après la mort mystérieuse de dizaines d’enfants.

M. Barrow a rappelé que 66 enfants étaient morts au cours des trois derniers mois à la suite d’une insuffisance rénale aiguë et que des sirops pouvaient être la cause de ces décès. Les autorités gambiennes ont ordonné le 23 septembre le rappel de sirops de paracétamol ou de prométhazine.

Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis une alerte et recommandé le retrait partout de quatre sirops contre la toux et le rhume produits par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals et qui « pourraient avoir un lien » avec les morts enregistrées en Gambie.

Dans une déclaration diffusée vendredi soir, le président gambien a observé, malgré l’émoi suscité dans le pays et au-delà, que le chiffre de 66 décès ne différait pas beaucoup des statistiques des années précédentes à la même période. Il a aussi exprimé sa confiance dans son ministre de la Santé et les services sanitaires.

« Grâce à leur intervention rapide et au soutien de nos partenaires, le phénomène est désormais sous contrôle puisque deux cas seulement (d’insuffisance) ont été signalés au cours des deux dernières semaines », a-t-il dit.

Il a donné pour instruction de mener à bien les investigations sur la provenance des sirops frelatés et d’instituer des mesures de sauvegarde pour stopper l’importation de médicaments non conformes. Il a aussi demandé la création d’un laboratoire de contrôle de qualité des médicaments, ainsi qu’une mise à jour des textes existants sur les produits pharmaceutiques.

« Je vous assure que le gouvernement fera tout pour élucider ces événements », a-t-il dit, tout en appelant ses concitoyens à la vigilance. Le dernier enfant en date a succombé le 1er octobre à l’Edward Francis Small Teaching Hospital de Banjul, le plus grand hôpital du pays, a rapporté auprès d’un correspondant de l’AFP le docteur Abubacarr Jagne, qui dirige l’enquête gambienne. Les 66 enfants décédés depuis le 19 juillet avaient tous moins de 2 ans, à l’exception d’un seul, âgé de sept ans, a-t-il dit.

Les autorités ont commencé mercredi à récupérer les sirops de paracétamol ou de prométhazine chez les particuliers. Le rappel doit aussi s’appliquer aux importateurs, grossistes et détaillants de médicaments, y compris les hôpitaux. Le même jour, l’OMS a émis une alerte concernant les quatre produits suivants: Promethazine Oral Solution, Kofexmalin Baby Cough Syrup, Makoff Baby Cough Syrup et Magrip N Cold Syrup.

L’analyse en laboratoire d’échantillons de chacun des quatre produits a confirmé une contamination par diéthylène glycol et éthylène glycol en quantités inacceptables, selon l’OMS. Le diéthylène glycol et l’éthylène glycol sont toxiques et peuvent être mortels, selon l’OMS.

L’organisation précise que les quatre médicaments ont été identifiés en Gambie mais pourraient avoir été distribués, par le biais de marchés informels, ailleurs en Afrique. Les autorités sanitaires du Sénégal, voisin de la Gambie avec laquelle les échanges sont importants, ont lancé un appel à la vigilance bien que les produits montrés du doigt ne soient pas autorisés dans le pays. D’importantes quantités de médicaments non-homologués circulent en Afrique de l’Ouest.

La Gambie, plus petit pays d’Afrique continentale avec un peu plus de deux millions d’habitants, est 174e sur 191 à l’indice de développement humain de l’ONU, qui agrège des critères de santé, d’éducation et de niveau de vie. Près de la moitié de la population y vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale

AFP

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