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Présidentielle en Centrafrique: listes électorales closes, l’opposition conteste

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L’inscription sur les listes électorales pour la présidentielle et les législatives en Centrafrique, pays en guerre civile depuis 7 ans, est achevée, a annoncé mercredi à l’AFP l’organe chargé de les organiser, mais l’opposition conteste le maintien des scrutins à la date du 27 décembre. 

Le régime du président Faustin Archange Touadéra, qui brigue un second mandat, répète qu’il veut maintenir cette date prévue par la Constitution pour le premier tour. Mais une coalition de l’opposition, COD 2020, emmenée par François Bozizé, le chef de l’Etat renversé par un coup d’Etat en 2013, réclame depuis des semaines un report, invoquant notamment les retards et le caractère incomplet de l’enrôlement des électeurs dans un pays aux deux tiers sous la coupe de groupes armés rebelles.

« L’enrôlement des électeurs est terminé, il restait quelques poches dans les zones d’insécurité, mais nous recevrons les derniers fichiers aujourd’hui », a annoncé à l’AFP Ruben Ngoya, chargé de communication de l’Autorité nationale des élections (ANE).

Cette instance est fortement critiquée pour des retards et son incapacité à enregistrer les quelques 300.000 Centrafricains réfugiés dans les pays voisins depuis le début de la guerre civile consécutif au coup d’Etat.

La COD 2020 présidée par un François Bozizé devenu le plus sérieux adversaire de M. Touadéra pour la présidentielle, a ainsi dénoncé dans un communiqué reçu mercredi par l’AFP « l’entêtement » de l’ANE, « sous la pression du gouvernement », à organiser des élections bâclées » à la date prévue.

Et l’opposition « prend à témoin la communauté nationale et internationale » de « conséquences que personne ne saurait prévoir ».

« La COD 2020 va de prétexte en prétexte, mais nous travaillons toujours dans l’objectif d’avoir des élections à date, étape après étape, et nous sommes sereins », a rétorqué le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui.

« Dans la plupart des autres pays, les réfugiés ne votent pas », a ajouté M. Kazagui dans un entretien avec l’AFP.

« Le gouvernement s’était fait un devoir moral (…) d’intégrer les réfugiés au processus électoral, mais en raison de la crise du covid19, plusieurs pays n’ont pas accédé à nos demandes », a-t-il affirmé.

Dans un pays toujours en guerre civile et aux deux tiers aux mains de milices armées, les agents recenseurs n’ont pas pu accéder à régions.

Certains leaders de groupes rebelles qui continuent de perpétrer des violences contre les populations civiles ont été enregistrés sur les listes électorales.

Si la date du 27 décembre ne pouvait être respectée, une nouvelle période d’incertitude s’ouvrirait pour ce pays classé parmi les plus pauvres au monde et ravagé par trois guerres civiles en vingt ans.

Car en vertu d’un arrêt de la cour constitutionnelle en juin, il sera impossible pour le chef de l’Etat de prolonger son mandat.

AFP

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