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Présidentielle au Cameroun : le FSNC dénonce des “fraudes flagrantes” et claque la porte de la commission électorale

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Le climat politique camerounais s’est brusquement tendu après le départ du représentant du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) de la commission nationale de recensement général des votes, le 18 octobre, à la suite d’accusations de « fraudes flagrantes ». L’incident intervient alors que la commission venait d’achever la compilation des résultats dans cinq régions, dont le Sud-Ouest et l’Est, deux zones au cœur de la controverse.

Selon plusieurs témoins, le délégué du FSNC, parti dirigé par Issa Tchiroma Bakary, a vivement dénoncé des taux de participation jugés anormalement élevés et des écarts de voix massifs en faveur du président sortant Paul Biya. Des indices qui, selon lui, trahiraient des manipulations du scrutin.

Mais au sein de la commission, d’autres voix relativisent : aucune preuve formelle n’aurait été fournie pour étayer ces allégations. « Il n’a pas produit de procès-verbaux alternatifs pour soutenir sa protestation », confie une source proche du dossier, ajoutant que les opérations de dépouillement ont poursuivi leur cours malgré la sortie du représentant du FSNC.

La commission a clos ses travaux dans la soirée du 18 octobre et doit désormais transmettre la copie consolidée des résultats provisoires au Conseil constitutionnel, l’unique organe habilité à proclamer les résultats définitifs. Ce dernier doit se prononcer d’ici le 26 octobre, après examen des recours post-électoraux.

Plusieurs formations de l’opposition envisagent de déposer des plaintes, certaines allant jusqu’à demander l’annulation du scrutin, dans un contexte de méfiance croissante envers le processus électoral. Le FSNC, traditionnellement allié au pouvoir, s’est cette fois montré particulièrement critique, un tournant politique remarqué à Yaoundé.

En attendant la décision du Conseil constitutionnel, le pays reste suspendu à l’annonce des résultats. Officiellement, le camp présidentiel se dit confiant et assure que le scrutin s’est déroulé dans la transparence. Mais sur le terrain, observateurs et ONG évoquent des tensions locales, une faible participation dans certaines zones anglophones et un manque de confiance généralisé dans les institutions électorales.

À 91 ans, Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, semble prêt à reconduire son mandat. Mais la contestation du FSNC et les accusations d’irrégularités pourraient compliquer une transition politique déjà minée par la défiance et les fractures régionales.

Imedias.net