Le ministère soudanais de la Santé a annoncé lundi avoir détecté le premier cas de variole du singe dans le pays, chez un adolescent de 16 ans dans l’Etat du Darfour-Ouest, frontalier du Tchad.
Le système de santé du pays, l’un des plus pauvres au monde, est fragile: selon l’Unicef, « seuls 70% » des 45 millions de Soudanais « ont accès à un établissement de santé en moins de 30 minutes ». Le Soudan souffre de l’absence d’infrastructures permettant de rendre l’eau potable et de traiter les eaux usées, des facteurs qui « favorisent la transmission des maladies » selon l’Unicef, alors que 13 des 18 Etats du pays ont connu en 2021 des épisodes de chikungunya, de dengue ou de diphtérie.
Il y a une semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirmait avoir identifié 26 cas de variole du singe dans cinq pays du monde arabe. Depuis mai, les infections par la variole du singe connaissent une recrudescence hors de l’Afrique occidentale et centrale où elle était déjà endémique.
A tel point que l’OMS a déclenché samedi son plus haut niveau d’alerte pour tenter de juguler la maladie. Son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus, recensait mercredi plus de 18.000 cas dans 78 pays, dont 70% en Europe et 25% sur le continent américain. Au total, huit décès ont été enregistrés dans le monde depuis mai.
La variole du singe peut s’attraper par contact physique rapproché avec une personne, un animal ou du matériel infectés. Elle guérit généralement d’elle-même après deux à quatre semaines. Les premiers symptômes sont la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et dorsales pendant cinq jours. Des éruptions cutanées apparaissent ensuite sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds, suivies de lésions douloureuses, de boutons et enfin de croûtes.
AFP