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Mali : l’ex-premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga écroué dans un dossier de fraude présumée

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Soumeylou Boubèye Maïga, qui fut de 2017 à 2019 le Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé il y a un an par un coup d’Etat, a été écroué jeudi dans une affaire de fraude présumée, a annoncé son avocat, Kassoum Tapo. 

Poids lourd de la politique malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, 67 ans, a aussi été ministre des Affaires étrangères et de la Défense et chef des services de renseignement. Il n’a jamais confirmé ni démenti officiellement les intentions qui lui sont prêtées de candidature présidentielle.

« Soumeylou Boubèye Maïga a été mis ce jeudi sous mandat de dépôt par la Cour suprême du Mali dans une affaire d’atteinte aux biens publics », a précisé un membre de la Cour suprême, qui a requis l’anonymat.

Il est interrogé dans le cadre de l’achat en 2014, alors qu’il était ministre de la Défense, d’un avion présidentiel, une acquisition épinglée par le Bureau vérificateur général (BVG), autorité malienne indépendante, qui a dénoncé des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d’influence et de favoritisme.

« Cette affaire d’avion présidentiel peut éclabousser beaucoup de monde, c’est peut-être le début d’une grande lessive », a commenté un ancien haut fonctionnaire malien. Soumeylou Boubèye Maïga est réputé disposer d’un important réseau dans les milieux sécuritaires maliens et régionaux.

Nommé Premier ministre en 2017, il avait été contraint à la démission après le massacre de quelque 160 civils peuls en avril 2019 à Ogossagou (centre) et une série de manifestations contre la gestion de l’Etat. Le président Keïta a été renversé par un putsch militaire le 18 août 2020 à la suite de plusieurs mois de manifestations contre la corruption et l’impuissance de l’Etat face à la violence.

Le nouvel homme fort, le colonel Assimi Goïta, s’est engagé à céder la place à des civils, après des élections prévues présidentielle et législatives en février 2022. Les violences au Mali, qui ont débuté par des rébellions indépendantiste puis jihadiste dans le Nord, se sont ensuite propagées au centre et au sud du pays, se mêlant à des conflits intercommunautaires et à des attaques crapuleuses dans des zones où l’influence de l’Etat est très faible.

Le phénomène s’est étendu au Burkina Faso et au Niger voisins, où opèrent également des groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique.

AFP

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