L’Union européenne a formellement lancé lundi une mission militaire de formation des forces armées du Mozambique pour aider ce pays à lutter contre les groupes jihadistes actifs dans le nord-est.
« L’objectif de la mission est d’entraîner et de soutenir les forces armées mozambicaines pour protéger la population civile et restaurer la sécurité dans la province de Cabo Delgado », a déclaré l’Union européenne dans un communiqué, sans donner de précision sur les effectifs. »Le mandat de la mission a une durée initiale de deux ans.
Lors de cette période, son objectif stratégique est de soutenir les capacités de développement des unités des forces armées mozambicaines qui feront partie d’une future Force de réaction rapide », a ajouté l’UE. Des groupes jihadistes, connus localement sous le nom d’Al-Shabab (« les jeunes » en arabe), font régner la terreur depuis fin 2017 dans la province de Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, riche en gaz naturel mais à la population très pauvre.
Leurs attaques, qui sont montées en puissance depuis un an, ont fait 2.900 morts, selon l’ONG Acled, et forcé près de 800.000 autres à fuir, selon l’ONU. Le Portugal, ancienne puissance coloniale, est déjà engagé dans la formation des troupes mozambicaines. La moitié de la nouvelle mission européenne, qui sera dirigée par un commandement portugais, sera composée d’instructeurs militaires portugais.
Jusqu’à récemment, le président mozambicain Filipe Nyusi se montrait réticent à toute aide étrangère, insistant sur la souveraineté du pays, indépendant depuis 1975. L’armée, mal formée et mal équipée, s’était jusque là appuyée sur des sociétés militaires privées.
Fin juin, un diplomate européen avait indiqué à l’AFP que la France, l’Espagne, l’Italie et le Luxembourg s’étaient déclarés prêts à répondre à l’appel du Portugal et à participer à cette mission européenne.Parallèlement, les dirigeants des pays d’Afrique australe ont convenu le 24 juin d’envoyer des troupes au Mozambique pour lutter contre les groupes jihadistes.
AFP