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La Commission éthiopienne des droits de l’homme déplore des entraves à son travail

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L’organisme éthiopien de surveillance des droits de l’homme a déploré mercredi de ne pouvoir accéder à des centres où sont détenues des personnes arrêtées dans le cadre de l’état d’urgence, décrété début novembre dans le pays, en guerre depuis un an.

La Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC), organisme indépendant mais rattaché au gouvernement, estime que « des milliers de personnes » ont été appréhendées dans les dernières vagues d’arrestations qui, selon des avocats et des groupes de défense des droits, ciblent les Tigréens uniquement sur la base de leur appartenance ethnique.

Le gouvernement affirme, lui, que ces arrestations font partie d’un effort légitime pour éradiquer l’organisation « terroriste » du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu’il combat depuis plus d’un an dans le nord du pays.

Dans un communiqué, l’EHRC se dit « très préoccupée par le fait qu’elle ne peut pas collecter d’informations relatives aux conditions de détention des personnes arrêtées depuis l’annonce de l’état d’urgence le 2 novembre ». Des membres de l’EHRC ont pu visiter des centres de détention dans deux des onze districts de la capitale Addis Abeba.

Mais ailleurs, des responsables leur ont affirmé « qu’ils ne donneront pas d’informations à moins qu’un ordre ne vienne d’en haut », indique le communiqué. « On estime qu’à Addis Abeba seulement, des milliers de personnes ont été arrêtées et les arrestations se poursuivent dans tous les quartiers de la ville », ajoute l’EHRC, évoquant également « jusqu’à 300 personnes » arrêtées dans la ville de Dire Dawa, dans l’est du pays.

« Les efforts déployés pour garantir que les arrestations basées sur des dénonciations, ainsi que l’origine de ces dénonciations, ne sont pas basées sur l’ethnicité, sont insuffisants », affirme l’EHRC. Selon l’EHRC, des mères allaitantes, des malades mentaux, des personnes ayant besoin de « soins médicaux réguliers » et des personnes âgées de plus de 80 ans figurent parmi les détenus.

Les commissariats de police, où se trouvent de nombreux détenus, « sont surpeuplés, n’ont pas assez de toilettes et ne reçoivent pas assez d’air et de lumière », estime également l’organisme. La guerre dans le nord de l’Ethiopie a débuté en novembre 2020 quand le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée destituer les autorités régionales issues du TPLF, qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.

Abiy Ahmed a déclaré la victoire le 28 novembre, mais les combattants du TPLF ont repris en juin l’essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l’Afar et de l’Amhara. Les plus de 12 mois de conflit ont fait des milliers de morts et poussé des centaines de milliers de personnes au Tigré dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.

Le gouvernement d’Abiy accuse la communauté internationale d’ignorer les violations des droits humains perpétrées par le TPLF ces derniers mois. Il a estimé mercredi que « des millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire » en Amhara et en Afar.

AFP

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