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Egypte : cinq ans de prison pour une figure de la révolution de 2011

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Un tribunal d’exception en Egypte a condamné mercredi à cinq ans de prison l’ex-député de l’opposition et figure de la révolte populaire de 2011, Ziad el-Elaimi, pour « diffusion de fausses nouvelles » et « troubles à l’ordre public », a indiqué à l’AFP sa mère.

A ses côtés, les journalistes et figures de la gauche égyptienne Hicham Fouad et Hossam Moniss ont été condamnés à quatre ans d’emprisonnement, tandis que les militants Mohamed Bahnassi et Hossam Abdel Nasser se sont vu infliger trois ans de prison assortis de travaux forcés, dans un jugement contre lequel aucun appel ne peut être interjeté, a ajouté Ikram Youssef.

Le verdict a été annoncé par le tribunal d’urgence de la Sûreté d’Etat seulement après que les prévenus et les familles ont quitté la salle, a précisé Mme Youssef. Avocat de formation, M. Elaimi est en détention provisoire depuis juin 2019 mais pour une autre affaire connue sous le nom de la « Coalition de l’espoir »: il y est accusé d’avoir tenté de former une alliance d’opposition afin de se présenter aux législatives de 2020 et d’appartenir à une organisation « terroriste ».

« Ces politiciens et militants n’auraient jamais dû être arrêtés et pourtant, ils ont été condamnés à des peines d’emprisonnement pour avoir légitimement critiqué les autorités égyptiennes », s’est offusqué Philip Luther, en charge de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à Amnesty International, dans un communiqué.

Les membres de la « Coalition de l’espoir » ont subi « arrestations et détentions arbitraires, disparitions forcées, torture et intimidation », a-t-il ajouté en appelant le président Abdel Fattah al-Sissi à les libérer « immédiatement et sans conditions ». Il y a trois semaines, M. Sissi a levé l’état d’urgence, en vigueur depuis plus de quatre ans en Egypte.

Mais l’ONG Human Rights Watch a jugé cette décision « loin d’être suffisante » dans un pays qui compte 60.000 détenus d’opinion, pour beaucoup incarcérés sur ordre de tribunaux militaires et d’exception. En septembre, le président égyptien a annoncé une nouvelle stratégie des droits humains, axées sur le développement et les droits économiques plutôt que sur les droits politiques ou la liberté d’expression et de rassemblement.

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2013 de M. Sissi après qu’il a destitué le président islamiste Mohamed Morsi, les manifestations sont interdites et il n’est pas rare que les autorités usent des lois antiterroristes ou celles sanctionnant la diffusion de « rumeurs » et autres « fausses informations », pour faire taire l’opposition.

De plus, de nombreux militants qui avaient été arrêtés dans le cadre de l’état d’urgence se trouvent toujours sous le coup des lois d’exception et leur détention préventive se poursuit au-delà des deux années autorisées, alors que leurs procès traînent en longueur. La révolte populaire de 2011 a renversé le président Hosni Moubarak après trois décennies de pouvoir sans partage.

AFP

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