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Egypte : un candidat à la présidentielle reporte son retour au Caire après l’arrestation de proches

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Un ancien député libéral égyptien, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, a annoncé samedi qu’il reportait son retour au Caire après l’arrestation de 12 de ses proches pour « terrorisme ».

« Je reporte mon retour — initialement prévu pour cet après-midi (samedi) — à une autre date que je ne communiquerai pas », a écrit Ahmed al-Tantawi sur Facebook, manifestement soucieux d’éviter tout rassemblement. Actuellement à Beyrouth, au Liban, il a ajouté espérer arriver « sous une semaine ».

M. Tantawi, ancien patron du parti de gauche El Karama, avait annoncé en mars qu’il se rendrait au Caire le 6 mai pour se présenter à la présidentielle prévue au printemps 2024 en Egypte. Mardi soir, deux de ses oncles âgés de 61 et 71 ans et une dizaine de ses partisans ont été arrêtés à Kafr Cheikh (nord), selon des militants de défense des droits humains.

Ils ont été interrogés jeudi par le parquet de la Sûreté d’Etat au Caire, une juridiction d’exception, avait indiqué à l’AFP Hossam Bahgat, directeur de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR). L’ancien candidat à la présidentielle aujourd’hui avocat des droits humains, Khaled Ali, a indiqué qu’ils étaient accusés de rejoindre ou de financer un « groupe terroriste », de posséder des armes et de faire de la « propagande ».

Les proches d’Ahmed al-Tantawi ont été arrêtés à la veille du lancement en grandes pompes d’un « dialogue national » censé faire participer au débat une opposition réduite à peau de chagrin depuis l’arrivée au pouvoir en 2013 du président Abdel Fattah al-Sissi, après un coup de force contre son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi.

En 2018, M. Sissi avait remporté le scrutin présidentiel avec plus de 97% des voix contre un unique autre candidat, un inconnu du grand public et partisan affiché du chef de l’Etat. « Il n’y aura aucune élection libre tant que les autorités bafoueront les droits élémentaires pour intimider les voix critiques », a indiqué Human rights watch (HRW) dans un communiqué samedi.

Pour Amr Magdi, chercheur de l’ONG Human Rights Watch (HRC), « les arrestations de proches et de sympathisants d’Ahmed al-Tantawi montrent que le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi est déterminé à étouffer la dissidence pacifique et à qualifier tous les critiques de menaces ».

AFP

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