D’après une étude du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), plus de 75 pour cent des migrants d’Afrique subsaharienne ont affirmé avoir été « forcés de se diriger vers les frontières tunisiennes » pour entrer dans le pays. On compte plusieurs milliers de migrants d’Afrique subsaharienne présents en Tunisie. La majorité d’entre eux cherchent à traverser la Méditerranée pour atteindre la côte italienne voisine, dans l’espoir de trouver de meilleures perspectives de vie dans un pays de l’Union européenne.
L’étude, menée auprès de 379 migrants dans le nord, le centre et le sud du pays, entre mars et mai 2024, montre que 84,7 pour cent d’entre eux sont entrés sur le territoire sans visa. Selon l’étude, 60 pour cent des migrants sont entrés par la frontière entre la Tunisie et l’Algérie, tandis que 23 pour cent ont emprunté la frontière avec la Libye. Le Soudan est le principal pays d’origine de ces migrants.
Plus de la moitié des migrants n’ont pas de domicile et passent leurs nuits dans la rue. 77 pour cent des personnes interrogées ont indiqué avoir subi des violences, qu’elles soient physiques ou verbales, au moins une fois.
Selon les résultats, les régimes répressifs ont été mentionnés par 66 pour cent des personnes interrogées comme motif de leur départ, tandis que 54 pour cent ont cité le changement climatique.
Le gouvernement tunisien exprime des préoccupations concernant les conséquences des flux migratoires sur l’économie nationale ainsi que sur les secteurs de l’environnement, de la santé et de l’agriculture. De nombreux migrants s’installent dans les forêts et dans les oliveraies près des côtes du gouvernorat de Sfax.
En juillet 2023, l’Union européenne a conclu un accord avec la Tunisie visant à diminuer le nombre de migrants rejoignant les côtes italiennes en échange d’incitations financières et économiques.
Selon le ministère de l’Intérieur, les efforts déployés pour lutter contre l’immigration irrégulière coûtent à l’État plus de 103 millions d’euros par an pour le seul département de la garde nationale. La Tunisie sollicite un soutien financier plus conséquent, incluant davantage d’équipements et d’investissements européens.
dpa