Deux recours ont été déposés contre la réélection écrasante du président Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, où 14 organisations de défense des droits humains ont demandé mardi la libération de deux activistes arrêtés avant le scrutin du 21 mars.
La réélection du président Sassou Nguesso (88,57% des suffrages, selon des résultats provisoires) a été marquée par le décès de son principal opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, victime d’une forme sévère du Covid-19, le lendemain du scrutin.
Les partisans de M. Kolélas, crédité de 7,84% des voix, ont déposé lundi un recours devant la Cour constitutionnelle pour demander l’annulation du scrutin. Ils estiment que leur candidat a été « empêché » de faire campagne à partir du vendredi 19.
Ce jour-là, M. Kolélas n’a pas pu tenir son dernier meeting campagne à Brazzaville, deux jours avant son évacuation sanitaire vers la France où il est décédé à son arrivée dans la nuit du 21 au 22.
L’autre candidat de l’opposition Matias Dzon (1,90% des voix) avait déposé dès la fin de la semaine dernière un recours en annulation de l’élection.
« Je ne reconnais pas ces faux résultats et les rejette catégoriquement », a-t-il dit à la presse, estimant par ailleurs que M. Kolélas avait été « empêché » de faire campagne jusqu’au bout en raison de sa maladie, ce qui justifie également un recours en annulation selon lui.
Mardi, 14 ONG ont lancé « un appel à une libération immédiate et sans conditions » d’un militant des droits humains et d’un journaliste arrêtés dans les semaines qui ont précédé le scrutin. Militant des droits humains, le Dr Dzabana, 77 ans, est aux arrêts depuis le 5 mars à la Centrale d’intelligence et de la documentation officiellement pour « tentative d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».
De son côté Raymond Malonga, 60 ans, directeur d’un hebdomadaire indépendant critique du pouvoir, est détenu depuis début février pour « diffamation » à l’endroit de l’épouse d’un haut dignitaire du pouvoir.
Trésor Nzila, de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) a déclaré au cours d’une conférence de presse que l’état de santé des deux prisonniers s’était aggravé ces derniers jours.
M. Sassou Nguesso, 77 ans, cumule au total 36 ans de pouvoir au Congo-Brazzaville à la tête de régimes autoritaires.
AFP