Le nouveau chef d’état-major de l’armée burkinabè, le colonel-major David Kabré, nommé la semaine dernière, a promis mercredi un « souffle nouveau dans la lutte contre le terrorisme » dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie à des violences jihadistes depuis 2015.
« Je voudrais lancer un appel à toutes les composantes de nos forces armées nationales, (…) à prendre un nouvel engagement avec moi, afin de donner un souffle nouveau à la lutte contre le terrorisme dans notre pays », a déclaré le colonel Kabré lors d’une sobre cérémonie de prise de commandement.
« Ma prise de commandement intervient dans un contexte sécuritaire fortement dégradé marqué par la recrudescence des attaques terroristes dans plusieurs parties de notre territoire », a-t-il souligné, affirmant n’avoir « aucune autre option que la réussite » dans « la restauration de l’intégrité de notre territoire, priorité absolue du chef suprême des Armées ».
20e chef d’état-major de l’armée burkinabè, le colonel Kabré, 54 ans, ancien ministre des Sports (2014-2016) a été nommé le 4 février en remplacement du général Gilbert Ouedraogo, dont le départ avait été réclamé par des soldats lors de la mutinerie du 23 janvier qui a abouti à un coup d’Etat le lendemain.
« Je développerai, avec le commandement des opérations du théâtre national, des mécanismes précis de planification, de conduite et de coordination des opérations en réorientant nos actions vers l’offensive », a promis l’officier supérieur.
Plusieurs attaques récentes particulièrement meurtrières ont amplifié l’exaspération de la population contre le régime de l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’être inefficace dans sa lutte contre le jihadisme. Il avait été contraint à la démission le 24 janvier après avoir été arrêté par les putschistes, et est depuis placé en résidence surveillée dans une villa de Ouagadougou.
Le Burkina Faso est depuis près de sept ans dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.
Le chef de la junte qui a pris le pouvoir, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a ordonné vendredi la création d’un centre de Commandement des opérations du théâtre national, premier du genre dans le pays.
Ce nouveau centre de coordination, qui a pour théâtre d’opérations « l’ensemble du territoire national incluant les frontières terrestres et aériennes », a pour mission de « concevoir, organiser et soutenir les missions de sécurisation » du pays.
AFP