Un responsable du parti d’opposition béninois Les Démocrates et l’un de ses collaborateurs ont été incarcérés lundi soir après avoir été inculpés pour « association de malfaiteurs et terrorisme », ont rapporté mardi à l’AFP leur avocat et une source judiciaire.
Bio Dramane Tidjani et son collaborateur Mamadou Tidjani « ont été placés sous mandat de dépôt », a affirmé à l’AFP leur conseil, Me Renaud Agbodjo.
En garde à vue depuis le 22 février, les deux opposants ont été présentés au procureur spécial auprès de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) lundi matin qui les a inculpés « pour associations de malfaiteurs et terrorisme », selon une source judiciaire, sous le couvert de l’anonymat.
Mi-février, deux responsables du même parti, les anciens députés Noureini Atchadé et Justin Adjovi, avaient aussi été convoqués auprès de cette cour spéciale mais avaient été libérés après avoir été entendus.
« Bio Dramane Tidjani et Mamadou Tidjani sont des otages politiques », a déclaré Rekiath Madougou, à la tête du parti des Démocrates. La candidature de Rekiath Madougou à la présidentielle du 11 avril a été refusée mi-février par la Commission électorale, car elle n’a pas obtenu les 16 parrainages d’élus nécessaires pour participer au scrutin.
La candidate, proche de l’ancien président Boni Yayi, principal adversaire du chef de l’Etat Patrice Talon, a accusé ce dernier de « harcèlement judiciaire ». Elle a dénoncé des « accusations fantaisistes et sorties de l’imaginaire d’une justice sous ordres ».
Le 11 avril, 5,5 millions d’électeurs béninois auront le choix entre trois candidatures: celle de M. Talon, et celle de deux opposants peu connus du grand public.
Le scrutin se déroule dans un contexte tendu et les principaux opposants ont été empêchés de participer à l’élection. Leurs recours devant la Cour constitutionnelle ont tous été rejetés.
Au moment de son élection en 2016, M. Talon avait affirmé vouloir faire un mandat unique, avant de se rétracter et d’annoncer sa candidature en janvier. Il est accusé d’avoir amorcé un tournant autoritaire dans un pays réputé pour être un exemple de démocratie en Afrique de l’Ouest.
AFP