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Zimbabwe : la justice confirme l’interdiction d’un meeting de l’opposition

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La justice zimbabwéenne a confirmé dimanche l’interdiction d’un meeting où la plus grande formation de l’opposition devait lancer dans la journée sa campagne pour les élections générales d’août.

Le rassemblement, organisé par la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) pour présenter son programme, était le sixième à être « interdit ou illégalement perturbé » en une semaine, selon le parti.

Lors d’une audience en urgence, une juge a rejeté un recours de la CCC contre l’interdiction de son meeting annoncée vendredi, estimant que le parti n’avait « pas notifié la police dans les temps » à propos de ce rassemblement prévu à Bindura, à 90 km au nord-est de la capitale Harare.

Cette décision « montre que le jeu est biaisé dans cette élection », a déploré devant la presse un avocat de l’opposition, Agency Gumbo, en dénonçant une « application sélective de la loi ». « Cela montre que l’espace démocratique est érodé », a-t-il ajouté avant de filer la métaphore footballistique: « On arrive dans un match avec les deux pieds liés, on ne peut donc marquer aucun but ». Lancée en janvier dernier, la CCC fait figure d’héritière du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) du défunt opposant historique Morgan Tsvangirai.

Le « Triple C », comme le surnomme la rue, dénonce depuis des mois divers abus – réunions déclarées illégales, arrestations d’opposants – orchestrés par le Zanu-PF, au pouvoir depuis l’indépendance du pays du Royaume-Uni il y a 43 ans.

La CCC l’accuse d’avoir au total perturbé ou empêché 92 de ses meetings politiques. La police zimbabwéenne avait interdit vendredi le rassemblement de la CCC en faisant valoir l’absence de toilettes et de routes inadaptées à l’endroit où il devait se tenir.

Le chef d’un petit parti d’opposition, Lovemore Madhuku, a indiqué à l’AFP faire face aux mêmes problèmes que la CCC, et avoir vu deux de ses meetings interdits cette semaine. Le climat politique se tend à l’approche du vote du 23 août, où le Zanu-PF, autrefois dirigé par Robert Mugabe, semble plus menacé que jamais par la CCC, menée par Nelson Chamisa, 45 ans.

Le président du pays, Emmerson Mnangagwa, 80 ans, qui a succédé à M. Mugabe en 2017 après un coup d’Etat militaire, y brigue sa réélection, devant une population qui semble de plus en plus désenchantée à force de se débattre entre hyperinflation, pauvreté et chômage. Pour l’analyste politique Vivid Gwede, l’interdiction persistante des rassemblements de l’opposition « mine la crédibilité des élections ».

AFP

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