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Une coalition d’ONG plaide pour une « nouvelle approche » au Sahel

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Une cinquantaine d’ONG sahéliennes et internationales plaident face à la crise en cours au Sahel pour une « nouvelle approche » accordant la priorité à la protection des civils et non pas seulement à l’action militaire, et comprenant le dialogue avec les jihadistes. 

La « Coalition citoyenne pour le Sahel », créée en 2020 par des organisations de défense des droits humains, des associations de femmes, des réseaux de juristes issus majoritairement du Mali, du Niger et du Burkina Faso, appelle à « un réagencement drastique des priorités » dans un rapport publié mardi.

Elle y écrit que, « depuis 8 ans, la priorité a été donnée à l’action militaire », mais que « la réponse sécuritaire telle qu’elle a été menée n’a pas permis d’améliorer la vie quotidienne des populations ». « Au contraire, elle a souvent conduit à davantage d’incidents contre les civils », dit-elle.

Le rapport promeut deux axes majeurs: placer la protection des civils au coeur des opérations militaires, et résoudre la crise de gouvernance des Etats, pauvres et incapables de maîtriser les immenses territoires ruraux dans lesquels des groupes armés ont essaimé.

Les groupes jihadistes en particulier, affiliés essentiellement à la nébuleuse Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique (EI), n’ont cessé de prendre de l’ampleur depuis le début du conflit en 2012 dans le nord du Mali.

Les violences se sont depuis étendues dans le pays, ainsi qu’aux Niger et Burkina voisins. Les exactions commises par les groupes auto-proclamés d’autodéfense, et même celles des forces de sécurité régulières sont également nombreuses.

Les civils sont les « premières victimes des violences perpétrées, en toute impunité, par des acteurs variés », rappelle le rapport, qui dit que « davantage de civils ont été tués par des soldats censés les protéger que par des groupes armés non étatiques ».

Le nombre de civils tués « n’a jamais été aussi élevé qu’en 2020 » alors que les dépenses militaires « se sont envolées ces dernières années », dit la Coalition. Il faut « inscrire la protection des civils, pas seulement la lutte contre le terrorisme, au coeur du mandat de toutes les opérations militaires menées par les États sahéliens », dit-elle.

Il faut aussi « convaincre les gouvernements de la nécessité de développer une vision articulée autour des besoins fondamentaux des populations ». Le rapport prône « un dialogue avec l’ensemble des parties au conflit », y compris donc les jihadistes.

Les gouvernements du Mali, du Burkina et du Niger doivent aussi soutenir activement le dialogue politique avec la société civile, les femmes et les jeunes, dit-il.

AFP

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