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Tunisie : la violence contre les femmes persiste malgré une loi progressiste

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La mobilisation des autorités tunisiennes pour protéger les femmes contre les violences domestiques reste « insuffisante » malgré une loi adoptée il y a cinq ans dans ce pays considéré comme pionnier en la matière, a indiqué Human Rights Watch (HRW) jeudi.

En 2017, la Tunisie a adopté une loi qui élargit considérablement le champ des violences sanctionnées, punit le harcèlement sexuel dans les lieux publics et prévoit en théorie un soutien juridique et matériel aux victimes.

« Cinq ans après la promulgation de ce texte progressiste et ambitieux, la mobilisation des autorités est insuffisante pour protéger les femmes contre les violences domestiques », a indiqué à l’AFP Salsabil Chellali, directrice du bureau de Human Rights Watch (HRW) à Tunis.

Lors de la présentation du rapport de HRW sur la lutte contre les violences domestiques en Tunisie, Mme Chellali a souligné que « le cadre juridique donne des outils très importants pour protéger les femmes, toutefois elles restent toujours victimes de graves violences ». « L’application insuffisante de cette loi expose les femmes aux risques de violences.

Les autorités ne réagissent pas, n’enquêtent pas, n’offrent pas systématiquement de protection aux femmes qui dénoncent des violences », ajoute le rapport. Selon le texte, la police tunisienne a enregistré en 2021 près de 69.000 plaintes pour violence contre des femmes mais « l’ampleur réelle des violences domestiques reste difficile à évaluer (…) à cause de la mauvaise collecte de données et de la pression sociale et économique exercée sur les femmes pour qu’elles tolèrent la violence des hommes ».

Quelque 130 unités spécialisées de la police ont été créées depuis l’adoption de la loi en 2017 « mais les femmes ont déclaré que la police ne leur expliquait pas systématiquement leurs droits et leurs options, répondait à leurs plaintes avec dédain », selon la même source. Aussi, des policiers poussaient des femmes à se réconcilier avec leurs agresseurs ou à faire intervenir une médiation familiale, au lieu de porter plainte, a-t-on ajouté.

L’accès insuffisant aux centres d’hébergement d’urgence, surtout dans les zones rurales, « signifie que les femmes qui doivent fuir un foyer violent n’ont nulle part où aller, à moins de disposer de ressources suffisantes ».

AFP

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