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Tunisie : arrestation d’un député et d’un journaliste critiques du président Saied

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Un journaliste de télévision et un député qui participait à son émission ont été arrêtés dimanche en Tunisie pour avoir critiqué sur le plateau le coup de force du président Kais Saied, a déclaré à l’AFP leur avocat Samir Ben Omar.

« Aujourd’hui, le député Abdellatif al-Aloui et le présentateur de la chaîne Zitouna TV, Amer Ayad, ont été arrêtés après la diffusion de l’émission Hassad 24 », a déclaré Me Ben Omar. Le motif de l’arrestation, intervenue à la demande de la justice militaire, est « l’expression de leurs propres opinions au cours de cette émission », a-t-il précisé, ajoutant que les deux hommes étaient poursuivis pour « complot contre la sûreté de l’Etat ».

Au début de l’émission, le présentateur Amer Ayad commente de façon critique la nomination de Najla Bouden, première femme à la tête d’un gouvernement tunisien. « Elle ne sera qu’un serviteur du Sultan et un exécutant de ses ordres », a-t-il lancé, estimant que le « populiste » Saied n’avait pas réussi à trouver un homme pour ce poste.

Abdellatif Al-Aloui, membre de la formation islamo-conservatrice Al-Karama, alliée du parti Ennahdha qui disposait du plus grand nombre de sièges dans le Parlement gelé fin juillet, figurait parmi les invités de cette émission. Le président Saied a annoncé par surprise le 25 juillet qu’il limogeait le Premier ministre, suspendait les activités du Parlement et reprenait en main le pouvoir judiciaire. Il a assuré vouloir « sauver » le pays d’un « péril imminent », caractérisé par les blocages parlementaires et la crise socio-économique aggravée par l’épidémie de Covid-19.

La chaîne Zitouna TV est considérée par les observateurs comme proche de Al-Karama et Ennahdha, partis qui sont les bêtes noires de M. Saied. Dans l’émission, le député a affirmé avoir « le courage de dire » que les mesures décidées par M. Saied étaient « un coup d’Etat ». Il a aussi jugé que c’était « une honte pour la condition féminine » d' »utiliser (la nomination de Mme) Bouden comme alibi » pour dissimuler la réalité, selon lui.

Le parti Ennahda a condamné les arrestations et fait part, dans un communiqué, de son refus que des civils soient jugés devant des tribunaux militaires. « Cela viole leur droit à un procès équitable donnant toutes les garanties constitutionnelles nécessaires », a estimé cette formation.

Le 22 septembre, la justice militaire a procédé à l’arrestation de Seifeddine Makhlouf, chef de Al-Karama connu pour ses critiques acerbes du président Saied, et qui a été accusé dans deux dossiers différents d’avoir insulté des juges militaires.

AFP

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