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Tchad : un opposant à la junte appelle à la « résistance »

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Succès Masra, un opposant à la junte au pouvoir au Tchad, a appelé samedi, jour de l’ouverture d’un « dialogue national » entre les autorités et l’opposition civile et armée, à « la résistance pour la justice et l’égalité ».

Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril 2021 après avoir dirigé le pays d’une main de fer pendant plus de 30 ans, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait été proclamé président à la tête d’un Conseil militaire de transition de 15 généraux, tous fidèles à son défunt père. Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un « dialogue national inclusif ».

Mais les différents reports du dialogue, qui s’ouvre samedi pour une durée de trois semaines et qui devait initialement se tenir en février, rendent peu probables le transfert du pouvoir aux civils en octobre. « Nous décrétons, à partir de ce 20 août, 60 jours de résistance pour la justice et l’égalité en commençant dès aujourd’hui (…) afin de créer d’ici le 20 octobre, date finale de cette période de transition, un nouveau gouvernement du peuple », a déclaré Succès Masra lors d’un meeting au siège de son parti dans le 7e arrondissement de la capitale tchadienne N’Djamena.

Durant son meeting, devant plusieurs centaines de ses partisans et avec une forte présence policière, M. Masra a appelé notamment à des manifestations. M. Masra, 38 ans, à la tête du parti Les Transformateurs, s’était porté candidat à la dernière élection présidentielle en avril 2021. Mais sa candidature avait été rejetée, une modification de la Constitution empêchant toute personne de moins de 40 ans de prétendre à la magistrature suprême au Tchad.

« Cela ressemble à une tentative d’enfumage mais maintenant si les gens pensent qu’ils peuvent remettre en cause les institutions de la République, ils en porteront la responsabilité », a réagi à l’AFP Abderaman Koulamallah le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication nommé par la junte, évoquant un « épiphénomène ».

Wakit Tamma, une coalition de partis d’opposition et de représentants de la société civile, dont est membre Les Transformateurs, a refusé de participer au dialogue national, le considérant comme « biaisé ». Mahamat Idriss Déby a dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.

Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son « destin » à « Dieu » sur une éventuelle candidature à la présidentielle.

AFP

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