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Tanzanie/Ngorongoro : 20 Massaï inculpés après la mort d’un policier

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Vingt Massaï ont été inculpés en Tanzanie après le meurtre d’un policier lors d’une manifestation contre un programme gouvernemental de relocalisation volontaire visant à protéger la faune de la célèbre réserve naturelle de Ngorongoro, selon un document de justice vu vendredi par l’AFP.

« C’est maintenant officiel, nos proches et nos dirigeants à Loliondo ont été inculpés dans une affaire de meurtre », a déclaré sur Twitter Onesmo Olengurumwa, le coordinateur de la Coalition tanzanienne des défenseurs des droits humains. Parmi les 20 personnes poursuivies, figurent « ceux qui ont été illégalement détenus un jour avant le meurtre du policier », a-t-il dit, en ajoutant: « Cela marque la fin de toutes les négociations ».

Depuis plusieurs années, les Massaï accusent les autorités tanzaniennes de vouloir les expulser de leurs zones d’habitat historique pour les transformer en zones de safaris ou de chasses privées, ce que le gouvernement dément. Le week-end dernier, des heurts ont opposé à Loliondo, à 125 kilomètres au nord de Ngorongoro, des policiers et des Massaï qui s’opposaient à la pose de « balises » séparant zones d’habitat humain et d’animaux sauvages.

Le gouvernement affirme vouloir protéger de toute activité humaine 1.500 km2 sur les 4.000 km2 de cette zone proche du parc du Serengeti. Un policier a été tué dans ces incidents selon les autorités et des experts de l’ONU. Ces derniers ont également fait état de 30 blessés après des tirs à balles réelles des forces de sécurité.

De premières familles de Massaï ont quitté jeudi la réserve de Ngorongoro, dans le cadre de ce programme de relocalisation volontaire, qui est qualifié d' »expulsions » par des militants des droits de l’homme. Les Massaï vivent depuis plus d’un siècle dans le cratère de Ngorongoro, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco situé dans le nord de la Tanzanie. Mais les autorités estiment que leur population croissante est devenue une menace pour la faune sauvage et ont lancé un programme de relocalisation volontaire.

Dans un communiqué mercredi, les experts de l’ONU se sont toutefois dits « préoccupés par les projets de la Tanzanie visant à déplacer près de 150.000 Massaï de Ngorongoro et de Loliondo sans leur consentement libre, préalable et éclairé ». « Cela (…) pourrait s’apparenter à une dépossession, une expulsion forcée et un déplacement arbitraire interdits par le droit international », ont-ils averti.

Amnesty International a pour sa part qualifié l’opération à Loliondo d' »expulsion forcée illégale », « choquante à la fois par son ampleur et sa brutalité ». En visite à Loliondo mercredi, le ministre des Affaires intérieures, Hamad Masauni, a ordonné à la police de procéder à « une vérification et une enquête sur toutes les ONG opérant » sur place, estimant que « leurs opérations ne doivent en aucune façon perturber la sécurité nationale ». 

AFP

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