L’armée et les représentants des manifestants au Soudan ont échoué à se mettre d’accord sur la présidence et la composition du futur Conseil souverain censé assurer la transition politique, a expliqué lundi un chef de la contestation.
De nouvelles discussion doivent avoir lieu lundi dans la soirée.
Les militaires, au pouvoir depuis la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir, et les leaders de la contestation ont rouvert des négociations dimanche pour tenter de mettre en place de nouvelles autorités de transition, notamment un Conseil souverain la supervisant. Mais au petit matin, lundi, elles n’avaient pas abouti.
« Le différend sur la présidence du Conseil souverain et sur le niveau de participation entre civils et militaires existe toujours », a déclaré à l’AFP Satea al-Haj, membre de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), représentant les manifestants mobilisés depuis le début du soulèvement populaire en décembre 2018.
« Nous avons insisté sur le fait que le Conseil souverain soit présidé par un civil et composé majoritairement de membres civils », a-t-il ajouté. Selon lui, « la communauté internationale et l’Union africaine n’accepteront pas de traiter avec un gouvernement militaire tout comme la volonté du peuple est d’avoir un gouvernement civil ».
Les Conseil militaire de transition au pouvoir exige le contraire, a-t-il expliqué, précisant que les militaires « ont justifié (leur position) par les menaces sécuritaires qui pèsent sur le pays ».
M. Haj a toutefois souligné que « l’atmosphère durant le précédent cycle de négociations a été positive ».
Le porte-parole du Conseil militaire, le général Chamseddine Kabbachi a affirmé lundi que les négociations ont notamment abordé la question de « la structure » du Conseil souverain et que le dialogue allait se poursuivre lundi à 21H00 (19H00 GMT), « avec l’espoir d’arriver à un accord définitif ».
Militaires et protestataires se sont déjà entendus sur plusieurs points au cours des dernières semaines: la durée de la période de transition — trois ans — et la création d’un Parlement composé de 300 personnes, dont les deux tiers seraient issus de l’ALC.
La nouvelle instance doit préparer les premières élections démocratiques post-Béchir à l’issue de la période de transition de trois ans.
Après près de 30 ans au pouvoir, le président Béchir a été destitué à la suite d’une vaste mouvement de contestation qui a débuté le 19 décembre après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain dans un pays à l’économie exsangue.