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Somalie : le président « entrave » l’enquête sur la disparition d’une agent des renseignements (Premier ministre)

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Le Premier ministre somalien Mohamed Roble a estimé mercredi que les décisions du président Farmajo « entravent » l’enquête sur la disparition d’une agent des services de renseignements, au coeur d’une vive polémique dans le pays ces derniers jours.

Régulièrement en conflit ces derniers mois, les deux dirigeants se sont à nouveau opposés ce week-end au sujet de la disparition d’Ikran Tahlil, employée de 25 ans au service de cybersécurité de l’Agence nationale de renseignements et de sécurité (Nisa) enlevée dans la capitale Mogadiscio le 26 juin. La Nisa a affirmé vendredi que, selon ses investigations, les ravisseurs l’avaient remise aux jihadistes shebab, qui l’ont exécutée. Ces derniers ont démenti toute implication. La famille d’Ikran Tahlil accuse la Nisa de l’avoir éliminée, accusation largement reprise sur les réseaux sociaux.

Samedi, Mohamed Roble a jugé le rapport de la Nisa « pas convaincant et manqu(ant) de preuves » et sommé le directeur de l’agence Fahad Yasin, un intime du président Farmajo, « de fournir un rapport complet dans les 48 heures ». Après que Fahad Yasin a demandé à s’expliquer plutôt devant le Comité de sécurité nationale, où siège notamment le chef de l’Etat, le Premier ministre a annoncé dimanche son limogeage, annulé par le président qui l’a jugé « inconstitutionnel et illégal ». Puis dans la nuit de mardi à mercredi, la présidence a annoncé la nomination de Fahad Yasin au poste de conseiller à la sécurité du chef de l’Etat.

Dans un communiqué mercredi matin, Mohamed Roble s’est dit « préoccupé par les actions du président qui entravent une enquête efficace sur l’affaire Ikran Tahlil, de la même manière que les services de justice et de police ont été précédemment empêchés de mener une enquête complète ».

Les récentes décisions du président « révèlent qu’il a l’intention de revendiquer les responsabilités électorales et sécuritaires qu’il a déjà transférées au Premier ministre », ajoute-t-il, jugeant « regrettable que les droits des citoyens somaliens soient politisés ». « Cela constitue une menace existentielle dangereuse pour le système de gouvernance du pays », ajoute-t-il.

Premier ministre depuis septembre 2020, Mohamed Roble a été chargé le 1er mai par Farmajo de « la préparation, du déroulement et de la sécurité » de l’élection présidentielle, dans un geste d’apaisement après des semaines de tensions qui avaient culminé en affrontements armés à Mogadiscio.

Président depuis 2017, Farmajo a vu son mandat expirer le 8 février sans avoir pu s’entendre avec les dirigeants régionaux sur l’organisation d’élections, déclenchant une grave crise constitutionnelle. Mi-avril, la prolongation pour deux ans de son mandat a provoqué des affrontements à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991.

Dans un communiqué commun mardi soir, l’ONU, les États-Unis, l’Union européenne et l’organisation est-africaine Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement) avaient « exhorté les dirigeants somaliens à désamorcer la confrontation politique autour de cette enquête et, en particulier, à éviter toute action qui pourrait conduire à la violence ».

AFP

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