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Sénégal : un ex-Premier ministre inculpé pour diffusion de « fausses nouvelles »

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L’ex-Premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré a été inculpé vendredi de diffusion de « fausses nouvelles » et placé sous contrôle judiciaire après avoir demandé au président Macky Sall s’il avait financé une figure politique française, a indiqué son avocat.

M. Soumaré, chef du gouvernement de 2007 à 2009, a été inculpé de diffusion de « fausses nouvelles et diffamation », puis relâché sous contrôle judiciaire par un juge de Dakar, a déclaré à l’AFP son avocat Mame Adama Guèye.

M. Soumaré avait demandé dans une lettre ouverte au président s’il était exact ou non qu’il avait donné 12 millions d’euros à une « personnalité politique française » dont le parti se distingue « par la haine et le rejet de l’autre ».

Le président sénégalais a reçu le 18 janvier la cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen. M. Soumaré ne l’a pas nommée pas dans sa lettre. Mais le gouvernement sénégalais a, lui, donné son nom en démentant tout don en sa faveur dans un communiqué publié mardi.

M. Soumaré avait aussi demandé au président sénégalais s’il entendait reporter la présidentielle de 2024. M. Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, reste muet sur ses intentions de passer outre ou non à des objections constitutionnelles et de briguer un troisième mandat en 2024.

L’une des obligations de son contrôle judiciaire est de ne pas s’exprimer publiquement sur son dossier, a dit M. Soumaré dans une brève déclaration à des journalistes. Deux journalistes ont été inculpés pour diffusion de fausses nouvelles depuis novembre. L’un d’eux a depuis été relâché et placé sous contrôle judiciaire.

Des opposants au président Sall et des défenseurs des droits dénoncent un recul des libertés accru à l’approche de la présidentielle de février 2024, avec redoublement des arrestations, interdiction des manifestations, mesures coercitives contre la presse et instrumentalisation de la justice.

Le gouvernement réfute toute régression et invoque une juste application de la loi dans un pays qui est volontiers présenté comme un Etat de droit. Opposant et chef de parti, M. Soumaré a été ministre du Budget puis Premier ministre de 2007 à 2009 sous le président Abdoulaye Wade (2000-2012) avant de présider la Commission de l’union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). En 2007, M. Soumaré avait succédé à Macky Sall, l’actuel président, à la tête du gouvernement.

AFP

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