Le coordinateur national de l’un des principaux mouvements d’opposition rwandais a été assassiné lundi, le troisième membre des Forces démocratiques unies à disparaître ou à être retrouvé assassiné cette année.
Syridio Dusabumuremyi a été poignardé à mort par des inconnus dans son magasin du district de Muhanga, dans le sud du pays, a annoncé le Bureau des enquêtes sur le Rwanda sur son compte Twitter. Deux suspects ont été arrêtés et des enquêtes sont en cours, a déclaré par téléphone la porte-parole Modeste Mbabazi.
La dirigeante de l’UDF, Victoire Ingabire, a confirmé le meurtre, affirmant que l’attaque était préméditée. En mars, le corps d’un membre du parti qui s’était rendu dans le nord-ouest pour rendre visite à ses parents a été découvert dans une forêt. Un autre membre est porté disparu depuis juillet.
« Je crois fermement qu’il s’agit d’attaques coordonnées et que cela ressemble à d’autres assassinats ciblés de membres de l’opposition », a-t-elle déclaré par téléphone depuis la capitale, Kigali. « Ces tueries devraient cesser. »
Des groupes de défense des droits de l’homme ont à plusieurs reprises accusé le gouvernement du président Paul Kagame de réprimer les opposants politiques et les médias. Dans un communiqué, Amnesty International a déclaré que l’assassinat de lundi était « extrêmement alarmant » et a exhorté les autorités à mener une enquête indépendante sur ce qu’elle qualifie de « nombreuses attaques suspectes ».
«Il est essentiel que le gouvernement rwandais protège les droits à la liberté d’expression et d’association, y compris pour les politiciens de l’opposition, et mette un terme au climat actuel de harcèlement et d’intimidation auquel ils sont confrontés», a déclaré le groupe de défense des droits du Royaume-Uni.
Ingabire, ancien candidat à la présidence, a été condamné à quinze ans de prison en 2013 pour avoir conspiré contre le gouvernement avant d’être pardonné l’année dernière. Elle n’a pas été autorisée à enregistrer officiellement les Forces démocratiques unies en tant que parti. Le vice-président du mouvement n’a pas été vu depuis son évasion présumée d’une prison à sécurité maximale en octobre dernier.
