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RCA : l’UNICEF aide des dizaines de milliers d’enfants déplacés par les violences

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Près de 168 000 enfants ont dû fuir les violences liées aux élections générales organisées en fin d’année en RCA, ce qui porte à quelque 370 000 le nombre d’enfants déplacés à l’intérieur du pays, soit le niveau le plus élevé enregistré depuis 2014, estime l’UNICEF.

« Selon les dernières estimations, au moins 168 000 enfants ont été contraints de fuir leur foyer en raison des violences généralisées qui ont précédé et suivi les élections générales de décembre dernier en République centrafricaine (RCA) », a déclaré Fran Equiza, le Représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans le pays.

« 370 000 enfants sont maintenant déplacés à l’intérieur du pays en raison de la violence et de l’insécurité actuelles. Il s’agit du plus haut niveau de déplacement d’enfants dans le pays depuis 2014 », a-t-il ajouté.

Lors d’un point de presse organisé mardi à Genève, le Fonds a mis en garde contre les risques croissants pour les enfants, notamment l’exposition à la violence sexuelle et physique, le recrutement dans les forces et groupes armés, l’augmentation des taux de malnutrition et l’accès limité aux services essentiels.

D’après l’agence onusienne « 53 % de la population, dont la moitié sont des enfants, ont besoin d’une aide humanitaire ».

« En cette période d’insécurité croissante, et alors que nous risquons de réduire notre présence sur le terrain, la stratégie humanitaire de l’UNICEF continue de rester et fournir de l’aide », précise son représentant.

Tout en plaidant pour un accès humanitaire plus sûr et sans restriction, l’UNICEF travaille par le biais d’ONG nationales et internationales, ou en déployant temporairement son propre personnel lorsqu’il n’y a pas de partenaires disponibles, pour atteindre les personnes dans le besoin avec un soutien vital, y compris la santé, la protection, l’eau et l’assainissement, ainsi que l’éducation.

Défis multiples

« La protection est l’un des besoins les plus urgents. Rien qu’au cours des trois derniers mois de 2020, l’ONU a vérifié plus de violations graves que dans tout le premier semestre de la même année, soit 415 incidents touchant 353 enfants (contre 384 incidents touchant 284 enfants) », a fait valoir Fran Equiza devant les journalistes.

« En juin 2020, le gouvernement de la République centrafricaine a adopté un code national de protection de l’enfance qui, pour la première fois, interdit explicitement le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes et forces armés, et indique clairement que les enfants anciennement associés à des groupes armés ne doivent pas être traités comme des adultes », a-t-il ajouté.

Bien que la RCA ait généralement enregistré un nombre relativement faible de cas de Covid-19, l’impact indirect de l’épidémie a été sévère, causant notamment une baisse significative des taux de vaccination. La pandémie a également entraîné la fermeture et l’interruption des services destinés aux enfants déplacés de force et aux victimes de violences, notamment par des groupes armés.

S’agissant de l’éducation, en raison des récentes violences, une école sur quatre n’est pas fonctionnelle en raison des combats et la moitié des enfants du pays ne sont pas scolarisés à cause du conflit.

En ce qui concerne la nutrition, au moins 24 000 enfants de moins de cinq ans à travers 14 des 35 districts sanitaires de la République centrafricaine risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère suite au récent pic de violence dans le pays.

Le Représentant a mis en exergue l’impact négatif que la pandémie de la Covid-19 continue d’avoir sur la sécurité nutritionnelle des enfants. Cette année, au moins 62 000 enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2020.

« La RCA reste l’un des pays les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires », a déploré le responsable de l’UNICEF. Aussi a-t-il renouvelé son appel à toutes les parties au conflit et à tous les groupes pour qu’ils facilitent la libération immédiate de tous les enfants dans leurs rangs et protègent chaque civil, en particulier les enfants et les femmes, de la violence, conformément à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme.

La réponse de l’UNICEF

« Malgré des défis importants, notamment les attaques contre les travailleurs humanitaires, l’UNICEF continue de renforcer ses activités de protection de l’enfance dans tout le pays », a insisté Fran Equiza.

L’UNICEF et ses partenaires s’efforcent également d’offrir aux enfants des activités de santé mentale et psychosociales par le biais d’espaces amis des enfants et d’autres interventions communautaires.

Par ailleurs, depuis 2014, l’UNICEF et ses partenaires ont contribué à la libération de plus de 15 500 enfants – dont 30 % de filles – de groupes armés. Pourtant, près d’un de ces enfants sur cinq n’a cependant pas encore été inscrit dans des programmes de réintégration, principalement en raison de contraintes de financement.

Le Représentant a déploré le grave sous-financement des efforts de l’UNICEF en matière de protection des enfants en situation d’urgence. Ainsi, en 2020, moins de 50 % des interventions ont été financées, impactant directement le bien-être de dizaines de milliers d’enfants. En 2021, l’organisation recherche 8,2 millions de dollars pour intensifier ses activités en faveur des enfants et des femmes touchés par la violence, l’exploitation et les abus.

« L’UNICEF intègre de plus en plus les réponses multisectorielles – comme les activités de santé d’urgence et de protection de l’enfance – dans les distributions de secours fournies par le mécanisme d’intervention rapide (MRR), par le biais, par exemple, d’équipes et de cliniques mobiles. Cette approche permet de couvrir au maximum la diversité des besoins humanitaires », a souligné le Représentant de l’UNICEF.

« L’UNICEF continuera d’être en première ligne de la réponse, travaillant pour protéger les enfants des violations graves des droits, mais nous ne pouvons pas le faire seuls. Pour mettre les enfants à l’abri du danger et les aider à construire l’avenir qu’ils méritent, nous avons besoin de la collaboration de tous », a-t-il conclu.

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