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Positionner la mine de 2,2 milliards de tonnes de Simandou en Guinée comme un moteur clé de la croissance économique

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La mine de minerai de fer de 2,25 milliards de tonnes a le potentiel d’améliorer le PIB, de créer des milliers d’emplois et de positionner le pays comme l’un des principaux exportateurs, si les différends juridiques et les retards d’infrastructure sont résolus.

Située dans la région méridionale de Nzérékoré en Guinée-Conakry, la mine de Simandou détient les plus grands gisements de minerai de fer à haute teneur au monde – un élément essentiel pour la production d’acier. Avec le potentiel de produire jusqu’à 150 millions de tonnes de minerai de fer par an, la mine représente un catalyseur clé pour augmenter le produit intérieur brut du pays, créer des milliers d’emplois et positionner la Guinée comme un exportateur de minerais compétitif à l’échelle mondiale.

Cependant, l’incertitude concernant les intérêts nationaux et les différends juridiques continuent de retarder le projet. En relevant ces défis et en proposant une solution mutuellement bénéfique et réalisable, le gouvernement peut donner un coup de fouet au développement et inaugurer une nouvelle ère de réussite des projets en Guinée-Conakry.

Le développement minier comme catalyseur de la croissance économique

La Guinée a déjà réussi à s’imposer comme un producteur mondial de minéraux et est reconnue comme le deuxième producteur mondial de bauxite, fournissant 22% des ressources mondiales de bauxite. Parmi les autres marchés clés du pays figurent l’or et les diamants, et avec des mines telles que Simandou, le pays est bien placé pour devenir l’un des principaux producteurs et exportateurs de minerai de fer. Le rôle que jouera la mine de Simandou dans l’accélération du développement économique est bien défini.

Premièrement, avec le potentiel de produire jusqu’à 150 millions de tonnes de minerai de fer par an, la mine peut puiser dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et devenir le fournisseur privilégié des marchés internationaux, générant de nouvelles sources de revenus pour le pays. Plus précisément, la Chine, qui recherche actuellement des fournisseurs alternatifs dans le but de réduire sa dépendance aux réserves australiennes, est prête et disposée à acheter du minerai de fer guinéen.

Deuxièmement, la mine créera des milliers d’emplois pour la population locale, déclenchera le développement de nouvelles infrastructures – en particulier en matière de transport – et améliorera le renforcement des capacités et le transfert de compétences pour la communauté. Enfin, la mine augmentera les recettes d’exportation, permettant la réinjection de capitaux dans divers autres secteurs de l’économie tels que l’énergie, l’agriculture et le tourisme.

Remédier aux retards de développement

Malgré les découvertes de réserves en 1997, la mine de Simandou a fait face à des années de défis entravant son développement. Plus particulièrement, les désaccords entre les mineurs et le gouvernement, l’instabilité politique et le changement de direction, l’insuffisance des infrastructures et la corruption ont considérablement limité les progrès.

Pour relever ces défis et relancer le développement, en mars 2022, après avoir interrompu les opérations de la mine, le gouvernement intérimaire a signé un accord avec les promoteurs miniers Rio Tinto – avec une participation de 45,05 % dans les blocs trois et quatre (la moitié sud du gisement) – et Winning Consortium Simandou (WCS) soutenu par la Chine – qui a remporté les appels d’offres pour les blocs un et deux en 2019 (la moitié nord). Comprenant des conditions spécifiques axées sur la croissance, l’accord assurera le développement rapide de la mine.

Premièrement, l’accord verra Rio Tinto et WCS co-développer le chemin de fer Transguinéen de 670 km et un port – dont le gouvernement détiendra, en plus de la mine, une participation de 15% – garantissant que l’infrastructure nécessaire est en place pour exporter vers les marchés mondiaux. Une fois achevée, cette infrastructure deviendra la propriété de l’État, permettant au gouvernement de mieux contrôler l’infrastructure elle-même. Avec une infrastructure inadéquate représentant un obstacle majeur au développement de la mine, cet accord sera essentiel pour maximiser le potentiel de la mine et monétiser les réserves.

Deuxièmement, le gouvernement a inclus des dispositions spécifiques sur le contenu local dans l’accord, garantissant que la population locale bénéficie de la création d’emplois, du renforcement des capacités et du développement des compétences. Cela sera particulièrement important pour le développement de l’économie locale, d’autant plus que les deux promoteurs miniers sont étrangers.

Enfin, selon les termes de l’accord, des délais de projet ambitieux ont été introduits dans lesquels des pénalités seront imposées en cas de non-respect. Plus précisément, l’infrastructure devrait être achevée d’ici 2024 et la production commencer d’ici le 31 mars 2025, garantissant un calendrier clair que les investisseurs et les développeurs peuvent respecter. Compte tenu des près de deux décennies de retards du projet, les délais du projet permettront le développement rapide de la mine, assurant la fin de l’incertitude et des retards du projet.

La mine de Simandou pourrait inaugurer une nouvelle ère de croissance socio-économique pour le pays tout en positionnant la Guinée non seulement comme l’un des principaux producteurs et exportateurs de bauxite, mais aussi de minerai de fer. Cette nouvelle entente représente un tournant pour la mine et marque une étape importante dans le cheminement vers la première production.

Par Charné Hundermark, rédacteur en chef adjoint chez Energy Capital & Power

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