Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen qui mène une offensive pour s’emparer de Tripoli, a indiqué dans un communiqué être ouvert au dialogue avec son rival, le chef du gouvernement Fayez al-Sarraj, avant une réunion de l’ONU jeudi à New York sur la crise dans ce pays.
Le maréchal Khalifa Haftar a lancé le 4 avril avec son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) une offensive contre la capitale, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) de M. Sarraj, afin de la purger des « groupes terroristes ».
Les violences ont fait plus de 1.000 morts selon l’ONU et les combats se sont enlisés au sud de Tripoli sans qu’aucune partie ne semble pouvoir l’emporter sur l’autre.
« En fin de compte, il faut dialoguer et s’assoir » autour d’une table de négociations, a indiqué le maréchal dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.
Il a toutefois indiqué que le dialogue ne serait « pas possible tant que les groupes terroristes et les milices criminelles contrôlent (…) Tripoli », en faisant référence aux forces loyales au GNA, un gouvernement reconnu par l’ONU.
Le maréchal a en outre salué la réunion prévue jeudi à l’ONU, à l’initiative de Paris et Rome et qui se tient en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Il a dit espérer qu’elle aboutisse à « des propositions qui servent les intérêts de la Libye en vue de rétablir la sécurité et la stabilité ».
Début septembre, Khalifa Haftar avait rejeté l’appel de l’ONU à reprendre des discussions, estimant qu’une solution militaire était la plus à même de résoudre le conflit, selon son porte-parole.
« La solution militaire est la meilleure solution pour restaurer la sécurité et rétablir la loi », avait déclaré le général Ahmed al-Mesmari, estimant qu’il était trop tard pour reprendre le dialogue.
M. Mesmari s’exprimait lors d’une conférence de presse aux Emirats arabes unis, un pays accusé par le GNA de soutenir l’offensive du maréchal Haftar.
Mercredi à l’ONU, Fayez al-Sarraj a dénoncé de nouveau les « ingérences » de pays étrangers en Libye en citant outre les Emirats arabes unis, l’Egypte et la France.
Les forces du GNA sont elles accusées par la partie adverse d’être soutenues par le Qatar et la Turquie.
Lors d’un discours à l’ONU, M. Sarraj a aussi qualifié Khalifa Haftar de « criminel assoiffé de sang », en rejetant toute possibilité de discuter avec lui.
A l’occasion de la réunion de jeudi à New York, la France et l’Italie espèrent avancer vers une conférence internationale qui pourrait être organisée en Allemagne pour sortir la Libye d’un conflit meurtrier, selon des diplomates.
Depuis la chute du dictateur Mouammar Khadafi en 2011, le pays est plongé dans le chaos, avec une multitude de groupes armés et des forces politiques rivales.
La position des Etats-Unis dans ce conflit reste peu claire depuis un appel téléphonique de Donald Trump au maréchal Haftar en avril.
AFP