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Le Mozambique va faire appel de la décision sud-africaine d’annulation de l’extradition d’un ex-ministre

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Le gouvernement mozambicain envisage de faire appel de la décision d’un tribunal sud-africain de révoquer le projet d’extradition de l’ancien ministre des Finances, Manuel Chang, recherché par son pays d’origine et par les États-Unis, a révélé mercredi à Reuters une lettre dont il a pris connaissance

Chang, qui nie avoir commis des actes répréhensibles, a été arrêté en Afrique du Sud en décembre à la demande des États-Unis, où il fait face à des accusations liées à son implication présumée dans un scandale de dette de 2 milliards de dollars qui a plongé l’économie du Mozambique dans une crise.

Sa patrie a également demandé son extradition, déclenchant une bataille juridique pour décider où envoyer Chang.

Plus tôt cette année, l’ancien ministre sud-africain de la Justice, Michael Masutha, a déclaré que M. Chang devrait être livré au Mozambique. Mais une haute cour sud-africaine a décidé vendredi que cette décision devait être annulée et examinée par son successeur, Ronald Lamola.

La lettre des avocats du gouvernement mozambicain datée du 5 novembre et envoyée aux parties à l’affaire indique que l’équipe juridique prépare actuellement des documents en vue de demander l’autorisation d’interjeter appel de la décision de la Haute Cour.

« Notre client nous a demandé de faire appel du jugement … directement auprès de la Cour constitutionnelle, ou du SCA pour interjeter appel du jugement », indique la lettre, citant la Cour suprême d’appel de l’Afrique du Sud.

La Cour constitutionnelle est la plus haute juridiction du pays, mais traite exclusivement des questions constitutionnelles, tandis que la SCA est la plus haute juridiction en ce qui concerne toutes les autres affaires.

Samuel Modiba, l’avocat du gouvernement du Mozambique qui a signé la lettre, n’était pas immédiatement disponible pour commenter.

La décision d’appel du Mozambique pousse encore plus loin dans l’avenir une décision sur le sort de Chang, 10 mois après sa détention initiale et avec l’affaire américaine dans le scandale déjà en cours.

Les accusations américaines contre Chang concernent des emprunts contractés auprès du Credit Suisse et de la banque russe VTB, garantis par le gouvernement mozambicain mais dont certains n’ont pas été révélés, que Chang a signés au cours de son mandat de 2005-2015 en tant que ministre des Finances.

Leur divulgation en 2016 a incité des donateurs étrangers, dont le Fonds monétaire international, à suspendre toute aide au Mozambique, ce qui a entraîné un effondrement de la monnaie et un défaut de paiement de la dette.

Le Mozambique n’a pas encore formellement inculpé Chang de crime, ce qui a été pris en compte par le ministre de la Justice, Lamola, dans sa demande aux tribunaux de faire annuler la décision de son prédécesseur afin qu’elle puisse la réviser.

S’ils sont envoyés aux États-Unis, les analystes estiment que M. Chang pourrait révéler davantage de détails sur le scandale de la dette, ce qui pourrait avoir des conséquences pour les hauts responsables du parti au pouvoir au Mozambique, où la situation politique est fragile après des élections contestées.

Un porte-parole du ministère sud-africain de la Justice a refusé de commenter la lettre de l’équipe juridique du gouvernement du Mozambique.

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