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La Côte d’ivoire attend les résultats des législatives, victoire probable du parti au pouvoir

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La Côte d’Ivoire attend mardi l’annonce, repoussée, des résultats complets des législatives du 6 mars, dont les chiffres partiels montrent une probable victoire du parti au pouvoir avec une majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale.

La Commission électorale indépendante (CEI), qui devait publier ces résultats dans la nuit de lundi à mardi, les a de nouveau retardés, sans explication, et ne souhaite pas donner de décompte partiel des sièges.

Selon un décompte effectué par l’AFP à partir des résultats par circonscription égrenés à la télévision publique, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti du président Alassane Ouattara, semble assuré d’obtenir au moins 128 des 255 sièges de députés, à l’issue d’un scrutin qui s’est déroulé sans violences, contrairement à la présidentielle d’octobre 2020.

Les élections de samedi ont réuni, pour la première fois depuis dix ans en Côte d’Ivoire, l’ensemble des principaux acteurs politiques, laissant espérer un apaisement de la vie politique dans un pays à l’histoire récente marquée par de fortes tensions et des violences électorales.

« Le RHDP a réussi à faire basculer de nombreuses régions en sa faveur et il est en train d’acquérir un statut de parti national, au delà des ses bastions traditionnels du Nord du pays », analyse le politologue Sylvain N’Guessan.

Une victoire devrait lui permettre de poursuivre la politique de « réformes » du chef de l’Etat, réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé.Sa réélection avec plus de 94% des voix, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, a été marquée par des violences tout au long de la période électorale, qui ont fait 87 morts.

A l’inverse, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Henri Konan Bédié, principale force d’opposition, « semble en perte de vitesse, il aura sans doute moins de députés » que dans la précédente législature, selon M. N’Guessan.

Enfin, le retour du Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui participait aux élections après une décennie de boycott, « n’a pas eu une grande influence ni le score ni sur le taux de participation », estime le politologue.

Le FPI avait boycotté tous les scrutins depuis l’arrestation de M. Gbagbo en 2011 à Abidjan et son transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, après des violences à la suite de la présidentielle de 2010 ayant fait 3.000 morts. 

– L’enjeu de Yopougon –

Acquitté en première instance de crimes contre l’humanité, M. Gbagbo a annoncé son retour prochain en Côte d’Ivoire.La CPI l’a autorisé à quitter la Belgique, où il réside depuis sa libération conditionnelle en janvier 2019, dans l’attente d’un éventuel appel de la procureure.

Pour ces législatives, le PDCI a formé une alliance avec Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition regroupant les partisans de Laurent Gbagbo, dominée par son parti le FPI.

Le PDCI a dénoncé des « fraudes » et des « inversions de résultats » dans plusieurs circonscriptions et annoncé des recours.Le FPI a de son côté appelé ses partisans « à rester calmes » dans l’attente des résultats officiels.

On attendait mardi les résultats de trois dernières circonscriptions, dont la commune populaire de Yopougon à Abidjan, la plus importante du pays avec près de 500.000 électeurs (sur 7,4 millions), qui envoie six députés à l’Assemblée. 

L’enjeu autour de Yopougon est surtout symbolique, car cette commune a été par le passé le grand fief du FPI de Laurent Gbagbo. 

Parmi les résultats marquants déjà annoncés par la CEI, le RHDP l’emporte dans l’autre grande commune populaire d’Abobo à Abidjan et s’empare de plusieurs anciens fiefs du PDCI, dont la capitale administrative Yamoussoukro (centre) et Grand Bassam (Sud).

Outre la victoire quasi-assurée du parti présidentiel, l’autre événement politique est la nomination lundi du secrétaire général de la présidence Patrick Achi comme Premier ministre par intérim, pour exercer les fonctions d’Hamed Bakayoko, 56 ans, évacué en France le 18 février pour raisons de santé et qui vient d’être transféré en Allemagne.

Hamed Bakayoko a succédé en juillet 2020 au poste de Premier ministre à Amadou Gon Coulibaly, décédé quelques jours après son retour d’une hospitalisation et d’une convalescence de deux mois en France pour des problèmes cardiaques.

Le président Ouattara a également nommé lundi son propre frère cadet Téné Birahima Ouattara, actuel ministre des Affaires présidentielles, comme ministre de la Défense par intérim, là encore pour suppléer M. Bakayoko qui détient aussi ce portefeuille.

AFP

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