La mortalité maternelle pendant l’accouchement est un problème de santé publique. La Guinée comme tous les autres pays du tiers monde n’est pas épargnée. Pour connaître les raisons de ce phénomène, nous avons fait le tour de plusieurs hôpitaux et quelques centres de santé de la capitale. Ainsi, Mamadou Bobo Baldé, médecin généraliste au Centre Hospitalo-universitaire de Donka et médecin chef du Centre Médical infantile de Sangoyah nous a accordé une interview à cet effet.
En effet, selon l’Organisation Mondiale de la Santé OMS, la mortalité maternelle désigne « le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite ».
La grossesse étant un processus au cours duquel la mère est soumise à des risques de mortalité avant ou après l’accouchement, l’OMS a enregistré un taux de mortalité maternelle qui s’élève entre 37 à 41% au cours de ces deux dernières années. L’une des principales raisons d’après notre spécialiste de la santé est l’hémorragie.
« La principale raison de la mortalité maternelle est l’hémorragie. Cependant, elle n’est pas la seule. Je me suis focalisé sur l’hémorragie parce que d’après les statistiques de L’OMS, la mortalité maternelle à l’accouchement au cours de ces deux dernières années suite à une hémorragie s’élève entre 13 et 18%. Il y a aussi l’embolie amniotique qui évolue entre 15 à 16%. Il y a l’hypertension artérielle avec ses complications qui aboutit à 8% de décès ainsi que quelques infections qu’on peut résumer à 9%. » a expliqué Docteur Bobo Baldé, médecin généraliste au CHU Donka.
Certaines complications rencontrées lors de l’accouchement peuvent également entraîner la mort du côté de la mère. C’est le cas de la mal formation du vagin dû au handicap, c’est-à-dire la paralysie des membres inférieurs ou la précocité de la grossesse chez les mineurs a-t-il rajouté.
D’après Dr Bobo, le non suivi de l’évolution d’une grossesse est exposé à des risques.
« Si l’alimentation d’une future mère est pauvre en fer, elle risque de faire une crise d’anémie qui entraine la mort lors de l’accouchement. C’est pourquoi il est recommandé lors de chaque grossesse de bien se nourrir. Raison pour laquelle à chaque consultation prénatale, on prescrit des vitamines comportant 30 comprimés qui seront pris une fois par jour pendant 30 jours dans le but de renforcer la quantité du fer dans le sang.»
Il résume en disant que la consultation prénatale CPN est indispensable chez toutes les femmes enceintes.
Justin LENO