Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après 14 ans au pouvoir venait d’être annoncée, a été « mis en retraite », a affirmé mercredi au journal français le Monde le chef de la garde républicaine, un des acteurs du coup d’Etat militaire, le général Brice Oligui Nguema.
Ali Bongo, actuellement en résidence surveillée, « est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C’est un Gabonais normal, comme tout le monde », a déclaré le militaire putschiste. « Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités », a-t-il fait valoir.
Porté en triomphe mercredi par des centaines de militaires, selon des images diffusées par la télévision d’Etat, le chef de la garde présidentielle refuse pour l’heure de se considérer comme le nouveau chef de l’Etat gabonais.
« Je ne me déclare pas encore, je n’envisage rien pour l’instant », a-t-il répondu au Monde. « C’est un débat que nous allons avoir avec l’ensemble des généraux », a-t-il précisé en évoquant une réunion « à 14H00″(13H00 GMT).
« Il s’agira de dégager un consensus. Chacun va émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition », a-t-il assuré. Jusqu’à ce coup d’Etat, condamné par la France, ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo.
Des habitants ont très vite manifesté dans la rue leur soutien aux militaires tandis qu’Ali Bongo a appelé dans une vidéo ses « amis » à « faire du bruit ».
AFP