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Ethiopie : un haut responsable de l’administration intérimaire du Tigré demande l’asile à l’étranger

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Un haut responsable de l’administration intérimaire de la région éthiopienne du Tigré, en proie à la guerre, a déclaré samedi à l’AFP qu’il avait fui le pays et demandait l’asile, invoquant des craintes pour sa sécurité.

Gebremeskel Kassa était le chef d’état-major de l’administration nommée par le Premier ministre Abiy Ahmed après que le lauréat du prix Nobel de la paix eut envoyé des troupes dans le Tigré en novembre dernier pour renverser le parti au pouvoir dans la région, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Selon Abiy Ahmed, cette action faisait suite à des attaques contre des camps de l’armée par le TPLF, qui a dirigé l’Éthiopie pendant trois décennies jusqu’en 2018. Pendant son séjour au Tigré, Gebremeskel a critiqué ouvertement les forces érythréennes qui combattent aux côtés des soldats éthiopiens dans la région, appelant à leur retrait.

Il a également accusé les forces de la région voisine d’Amhara de déplacer violemment plusieurs milliers de Tigréens de l’ouest du Tigré, où, selon Washington, des « actes de nettoyage ethnique » ont été commis. Gebremeskel a fui le Tigré à la fin du mois de juin après que les forces loyales au TPLF eurent repris la majeure partie de la région, y compris la capitale Mekele.

Dans sa demande d’asile, examinée par l’AFP, il dit avoir été convoqué à des réunions avec des hauts fonctionnaires fédéraux qui ont accusé le gouvernement intérimaire d’être responsable du revers militaire. « L’accusation était injuste et infondée car nous dirigions une administration civile », indique la demande.

M. Gebremeskel a demandé à l’AFP de ne pas révéler le pays auquel il a demandé asile pour des raisons de sécurité. Sa demande d’asile intervient un peu plus d’une semaine après que les forces de sécurité d’Addis-Abeba ont arrêté Abraha Desta, un autre haut responsable de l’administration provisoire qui avait récemment appelé à des négociations pour mettre fin au conflit.

M. Gebremeskel a déclaré à l’AFP que les responsables fédéraux avaient longtemps résisté aux demandes de l’administration intérimaire de poursuivre les négociations, à partir de décembre, après que les forces du TPLF eurent été chassées des villes et villages du Tigré.

Selon l’ONU, des centaines de milliers de personnes dans le Tigré sont déjà confrontées à des conditions proches de la famine, et M. Gebremeskel a exhorté la communauté internationale à intervenir pour éviter de nouvelles souffrances. « Si cette force (l’armée éthiopienne) parvient à pénétrer dans le Tigré, ce sera une catastrophe, et ce sera un moment regrettable pour la communauté internationale », a-t-il déclaré.

AFP

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